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Faillite retentissante sur le nouveau marché suisse

Miracle Software

Le fabricant bernois de logiciels Miracle met la clé sous le paillasson et licencie 318 personnes. C´est la première société de la Nouvelle économie suisse qui fait faillite. La cotation de ces titres sur le SWX New Market a été suspendue vendredi.

Le 25 novembre 1999, Miracle faisait une entrée en fanfare sur le SWX New Market, le nouveau marché suisse destiné aux jeunes entreprises actives dans la haute technologie et présentant un fort potentiel de croissance. Emise à 240 francs, l’action doublait de valeur en quelques jours et atteignait même les 1190 francs en février dernier.

Mais, dès lors, le fabricant de logiciels de gestion basé à Langenthal a connu une véritable descente aux enfers. Sa perte nette a sextuplé au premier semestre 2000 et son chiffre d’affaires a fortement chuté à cause du mécontentement de certains clients. Jeudi, avant d’être suspendue, l’action Miracle ne valait plus que 69 francs.

Le Crédit Suisse First Boston, qui avait piloté l’introduction en Bourse de la société, aurait refusé d’allouer un nouvel emprunt à Miracle. En manque de liquidités, le conseil d’administration a donc décidé de mettre un terme à ses activités. Les 318 collaborateurs, (dont 252 en Suisse) seront licenciés à la fin du mois.

Cette faillite d’une société longtemps adulée indique que l’on va assister à un retour de balancier au sein du secteur de la Nouvelle économie. L’échec de Miracle pourrait en annoncer d’autres. Complet-e, qui fabrique aussi des logiciels, est en difficulté et a décidé début septembre de supprimer les deux tiers de ses effectifs.

L’an dernier, les investisseurs se sont rué sur les entreprises de la Nouvelle économie, celles activent dans les télécommunications, la biotechnologie et Internet. D’obscures sociétés avec un chiffre d’affaires modeste flambaient lors de leur entrée en Bourse. Les titres de n’importe quelle start-up s’arrachaient. Le fait qu’on ne sache pas exactement ce qu’elles proposent, qu’elles n’aient pas ou peu de clients et qu’elles accumulent les pertes n’inquiétait personne.

Les investisseurs misaient sur les bénéfices futurs. La correction qui a frappé les titres de la Nouvelle économie ces derniers mois devrait annoncer un retour à plus de raison. Désormais on tiendra compte de la situation commerciale d’une société avant d’acquérir ses actions. Cette spectaculaire faillite devrait ramener à la réalité ceux qui ont oublié qu’au moment de la ruée vers l’or, ce sont surtout les fabricants de pelles et de pioches qui ont fait fortune.

Luigino Canal

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