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Federer triomphe à Wimbledon

Federer a gagné son pari. Keystone

Roder Federer est le premier joueur de l'histoire du tennis suisse à remporter un tournoi du Grand Chelem.

Il a battu Mark Philippoussis sur le score de 7-6, 6-2, 7-6 lors de la 117e finale de Wimbledon.

«Jeu, set et match». Et premier titre en Grand Chelem. Roger Federer (21 ans) en a rêvé de ces mots. Dimanche, sur le central du All England Lawn Tennis Club de Wimbledon, ils sont devenus réalité. Enfin!

Après Lee, Koubek, Fish, Lopez, Schalken et Roddick, c’est l’Australien Mark Philippoussis qui a subi la loi d’un Federer au sommet de son art.

7-6 6-2 et 7-6 en moins de deux heures de jeu, le Bâlois a été expéditif. Il a à nouveau visité tous les coups du répertoire. Mieux, il en a par moments inventé. Homérique!

La troisième et dernière balle de match a vu le retour de Philippoussis terminer dans le filet. Roger Federer est alors tombé sur ses genoux, les yeux tournés vers le ciel, un large sourire illuminant son visage.

Un garçon émotif

Après une poignée de main avec son adversaire, Federer est allé s’asseoir et s’est mis à pleurer, dissimulé sous sa serviette.

«C’est un garçon très émotif et son émotion fait plaisir à voir», a confié son entraîneur Peter Lundgren.

Roger Federer devient ainsi le premier Helvète à remporter un titre dans une des quatre levées du Grand Chelem (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open).

Cette 50e victoire de la saison lui permet également de ravir la place de No1 au classement Race (établi selon le nombre de points récoltés dans l’année en cours).

«Quand j’étais enfant, je plaisantais toujours en disant que je gagnerais Wimbledon», a déclaré le Bâlois durant la cérémonie de remise du trophée. «Mais remporter un tournoi du Grand Chelem me semblait impossible.»

Le plus doué de la nouvelle génération

Roger Federer est un bel athlète (185 cm, 80 kg). A la stature mais aussi à l’élégance d’un Pete Sampras, auquel nombreux le comparent.

Doué, le No1 suisse l’est incontestablement. Sûrement même le plus de sa génération. Mais voilà, son don est son meilleur allié mais aussi son pire ennemi.

Tous le concèdent volontiers, y compris son entraîneur et ami depuis octobre 2000, le Suédois Peter Lundgren: l’incroyable panoplie de gestes à disposition de son protégé le dessert parfois. Les coups impossibles, le Bâlois les aime. Mais ne les distille pas toujours à bon escient.

Seigneurial en Coupe Davis, redoutable sur le front de l’ATP Tour, le Bâlois a longtemps péché en tournoi du Grand Chelem. Et souvent accumulé les déconvenues (défaites au premier tour de Roland-Garros 2002 et 2003, Wimbledon 2002).

Jusqu’à cette quinzaine londonienne, ses meilleurs résultats étaient deux modestes quarts de finale: à Roland-Garros et ici déjà en 2001.

Un bilan bien maigre en comparaison de celui de l’Australien Lleyton Hewitt, son contemporain, déjà triple lauréat d’une épreuve du Grand Chelem et No1 mondial jusqu’il y a peu.

«Rodgeur» aussi chef d’entreprise

Le mal est aujourd’hui réparé. Roger Federer a fait honneur à son modèle. Il s’est imposé dans le jardin de Pete Sampras, septuple vainqueur à Wimbledon (1993-1995, 1997-2000).

Son compte en banque s’est lui étoffé de 960 000 dollars qui s’ajoutent aux 4,7 millions de dollars (6,34 millions de francs) de prize-money déjà glanés tout au long de sa jeune carrière. Et ce, sans compter les rentrées publicitaires, exhibitions et autres garanties.

Selon La Tribune de Genève (19 juin 2003), des experts articulent la somme de 6 millions de francs par année, ce qui ferait de Roger Federer l’athlète le mieux payé de l’histoire du sport helvétique.

Ce patrimoine est depuis peu géré par la ‘Roger Federer Company’, établie à Bottmingen, dans la nouvelle résidence familiale des Federer. A sa tête, «Rodgeur» himself. Assisté par ses parents et son amie Miroslava Vavrinec, retraitée des courts à 25 ans.

swissinfo, Raphael Donzel

Roger Federer a remporté 9 titres en cinq ans.
Son bilan est de 208 victoires pour 102 défaites.
Sa victoire à Wimbledon lui rapporte 960 000 dollars.
Ses gains sont évalués à 6 millions de francs par année.

– Roger Federer est né le 8 août 1981, de l’union de Robert et Lynette Federer. Il est le petit frère de Diana, son aînée de deux ans.

– Le futur prodige helvétique donne ses premiers coups de raquette à 3 ans. A Münchenstein (BL), le fief des Federer.

– A 14 ans, il quitte le cocon familial pour rejoindre le Centre national de Swiss Tennis, alors établi à Ecublens, près de Lausanne.

– En 1998, il remporte l’Orange Bowl, l’officieux championnat du monde juniors, et atteint dans la foulée le sommet de la hiérarchie mondiale des moins de 18 ans.

– La même année, il s’essaie sur le circuit de l’ATP Tour. Mais se révèle véritablement au grand public le 2 avril 1999, à l’occasion du premier tour de la Coupe Davis disputé à Neuchâtel.

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