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Ferrand aurait signé la promesse de vente des locaux loués

Richard Ferrand aurait signé la promesse de vente des locaux loués par sa compagne aux Mutuelles de Bretagne (archives). KEYSTONE/EPA/ETIENNE LAURENT sda-ats

(Keystone-ATS) Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, aurait signé la promesse de vente des locaux loués par sa compagne aux Mutuelles de Bretagne, révèle lundi Le Parisien. Le ministre dirigeait au même moment la mutuelle.

La promesse de vente comportait une condition suspensive, “la conclusion d’un bail commercial avec une SCI devant substituer Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne”, précise dans le quotidien l’avocat à l’origine de l’opération immobilière.

“Le 23 décembre 2010, un compromis de vente est signé (…) (par) Richard Ferrand en son nom propre”, dit Alain Castel dans Le Parisien.

Dans son édition de mercredi, le Canard enchaîné a révélé que les Mutuelles de Bretagne, que le ministre de la Cohésion des territoires a dirigées jusqu’en 2012, avaient loué à partir de 2011 des locaux commerciaux appartenant à sa compagne pour un loyer annuel de 42’000 euros.

Hésitation

Richard Ferrand répond avoir signé le compromis uniquement “parce que les parties adverses avaient besoin de l’engagement d’un acquéreur pour lever un problème”.

“J’ai hésité”, rapporte le ministre, précisant avoir accepté sachant que “cela n’engageait ni la mutuelle, ni moi-même”. “Il n’y avait pas de conflit d’intérêt”, se défend le ministre.

“Je ne suis ni marié, ni pacsé avec Sandrine Doucen. Avec ma compagne, nous ne vivons pas sous le régime matrimonial. Nous n’avons pas de patrimoine commun. On peut se séparer demain, chacun gardera ses biens. Je ne suis pas partie de l’affaire.”

Pas de démission

Le Premier ministre Edouard Philippe a exclu vendredi la démission de Richard Ferrand, renvoyant aux électeurs le choix de sanctionner ou non le ministre de la Cohésion des territoires fragilisé par les révélations du Canard enchaîné.

Outre l’affaire des locaux de la mutuelle, ce proche d’Emmanuel Macron est fragilisé par le fait qu’il avait embauché son fils pendant plusieurs mois, en 2014.

Ni le Parquet national financier, ni le parquet de Brest n’entendent ouvrir d’enquête sur ces deux volets.

Critiques de la gauche

Cible d’attaques de ténors de droite depuis plusieurs jours, ce soutien de la première heure d’Emmanuel Macron a essuyé lundi certains tirs venant aussi de gauche.

Premier secrétaire du Parti socialiste et candidat aux législatives, Jean-Christophe Cambadélis a estimé que le ministre de la Cohésion des territoires devait “évidemment” démissionner.

L’eurodéputé EELV Yannick Jadot, allié du candidat PS Benoît Hamon lors de la présidentielle, a estimé le maintien de M. Ferrand au gouvernement “injustifiable” d’un point de vue “éthique”.

“Est-il indispensable que M. Ferrand reste ministre?” s’est lui interrogé Roger-Gérard Schwartzenberg, chef de file des députés PRG.

Fillon chez les juges

François Fillon s’est pour sa part rendu lundi matin chez les juges d’instruction qui enquêtent sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires, a-t-on appris de source proche du dossier.

La voiture de l’ex-Premier ministre, éliminé au premier tour de la présidentielle, est arrivée peu avant 09h00 au pôle financier du TGI de Paris et est repartie vers 10h45, a constaté un journaliste. Lors d’un premier rendez-vous avec les magistrats qui avait abouti à sa mise en examen mi-mars, François Fillon s’était borné à lire une simple déclaration, invoquant le “calendrier” judiciaire, “en plein coeur de la campagne présidentielle”.

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