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Coup de semonce sud-coréen contre UBS Warburg

La Corée du sud montre UBS Warburg du doigt. Keystone Archive

La commission de surveillance de la Bourse de Séoul sanctionne la maison de titres suisse UBS Warburg et l'américaine Merrill Lynch.

Elles sont accusées d’avoir divulgué des informations importantes à des clients avant sa publication officielle.

En clair, les autorités sud-coréennes reprochent à UBS Warburg et à Merrill Lynch d’avoir commis un délit d’initié.

Dans le cas de la maison de titres suisse, Jonathan Dutton, l’un de ses analystes avait écrit un rapport pour conseiller à ses clients de réduire leur exposition à Samsung Electronics.

Le titre avait aussitôt chuté. Et l’électronicien sud-coréen avait accusé la maison de titres suisse d’avoir averti ses clients de vendre son titre avant la publication officielle du rapport.

Pression sur UBS Warburg

Les sanctions prises, mardi, par la commission de surveillance de la bourse de Séoul ne sont pas à la mesure de la gravite du délit commis par UBS Warburg.

La maison de titres suisse fait l’objet d’un simple «avertissement disciplinaire sérieux».Quinze de ses salariés sont suspendus ou subissent des retenues de salaire.

«Les autorités coréennes auraient pu être bien plus sévères», constate un analyste d’une maison de titres européenne à Tokyo. Si elles se sont gardées de le faire, c’est parce qu’elles manquent de preuves», ajoute-t-il.

Ce n’est donc qu’un coup de semonce. La commission de la bourse coréenne signale à UBS Warburg qu’elle n’apprécie pas la publication de rapports négatifs sur de grandes entreprises coréennes comme Samsung Electronics.

«L’électronicien est l’un des plus grands exportateurs du Pays du Matin Calme. Il génère énormément de devises fortes», ajoute le même analyste à Tokyo.

De vraies fausses sanctions

Son titre pèse aussi très lourd à la bourse de Séoul. Et s’il est vendu, il entraîne dans sa chute le reste de l’indice.

Cela ne rassure par les investisseurs étrangers susceptibles, à tout moment, de se retirer d’un marché coréen très volatile.

Les autorités coréennes se contentent d’exprimer leur mauvaise humeur envers UBS Warburg et Merrill Lynch.

Car elles ont aussi besoin de ces maisons de titres pour obtenir du financement à l’étranger ou assurer la privatisation d’entreprises publiques.

L’UBS a d’ailleurs reçu un mandat pour participer à la privatisation de Korea Electric Powers. En dépit de ces vraies fausses sanctions.

swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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