Dossier agricole à l’OMC: les paysans suisses toujours sur la brèche
Les négociations sur l’avenir de l’agriculture mondiale ont repris jeudi à Genève au siège de l’OMC. Quelques dizaines d’agriculteurs en ont profité pour manifester une fois encore leur mécontentement. Pacifiquement mais avec conviction.
Les négociations sur l’avenir de l’agriculture mondiale ont repris jeudi à Genève au siège de l’OMC. Quelques dizaines d’agriculteurs en ont profité pour manifester une fois encore leur mécontentement. Pacifiquement mais avec conviction.
Les accords du cycle de l’Uruguay conclus en 1994 prévoyaient pour l’an 2000 le coup d’envoi de négociations sur l’élimination progressive des subventions agricoles et sur l’accès au marché. On se souvient cependant qu’à Seattle, l’an dernier, de profondes divergences avaient sur ce thème opposé d’une part les Européens qui refusent d’aller plus loin, et d’autre part les États-Unis ainsi que les quinze pays exportateurs de produits agricoles du groupe dit de Cairns qui, eux, réclament l’abolition de toutes les subventions agricoles à l’exportation.
Au moment où reprennent à Genève ces négociations qui vont sans doute durer plusieurs années, les organisations paysannes suisses font donc savoir à l’Organisation mondiale du commerce que leurs revendications n’ont pas été prises en compte, elles qui demandent que l’on fasse un vrai bilan du chemin parcouru depuis 1994 avant d’engager toutes nouvelles réformes. L’Union suisse des paysans (USP) comme l’Union des producteurs suisses (UPS) rappellent que le dossier agricole n’a pas que des aspects économiques: il comporte des dimensions sociales, environnementales et culturelles dont l’OMC doit aussi se préoccuper.
Fernand Cuche (photo), le leader de l’UPS devenu entre temps conseiller national et qui était jeudi à Genève, reproche également au gouvernement suisse d’avoir manqué d’audace et de ne pas avoir suffisamment fait écho aux revendications des milieux paysans. Berne, selon lui, aurait dû exiger un bilan global des accords multilatéraux avant que ne reprennent les négociations de l’OMC.
Au même moment, au siège de l’organisation internationale, les divergences internes se confirmaient. Ses 135 pays membres en effet n’ont pas réussi à s’entendre sur le nom de celui qui présidera leurs négociations. En attendant, et pour ne pas prendre davantage de retard sur le calendrier, ils ont prié le néo-zélandais Roger Farrell, directeur du comité de l’OMC sur les marchandises, d’assumer provisoirement cette présidence.
Bernard Weissbrodt
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.