L’avenir de Baumgartner Papiers en jeu

Le fabricant de papier vaudois va être fixé sur son sort mardi. Tout va dépendre du succès ou l'échec de l'offre publique d'achat de l'Américain Edelman.
Inutile de dire que l’issue de cette OPA est très attendue par les différents actionnaires de la société. Tout comme par les employés de l’entreprise de Crissier, qui craignent un éventuel démantèlement de la production.
Il faut dire que les spéculations vont bon train depuis le début du mois de février, en raison d’un important échange d’actions de la société.
Cette OPA, considérée comme inamicale – car non désirée par les propriétaires – a pourtant de grandes chances d’aboutir. C’est en tout cas le point de vue d’Asher Edelman. Le financier américain l’a clairement dit, lundi, sur les ondes de la RSR.
Asher Edelman compte en effet devenir actionnaire principal, en compagnie du géant français de la papeterie «Malmenayde» et du financier bâlois Hansa. Cette alliance se réaliserait sous l’enseigne «Multipapier».
Problèmes de gestion
Le diagnostic du financier sur la gestion de l’entreprise vaudoise est sans appel: «Baumgartner a été mal gérée. Elle court le risque de perdre une part substantielle de ses emplois et de ne plus pouvoir verser de dividende à ses actionnaires.»
Et Asher Edelman d’ajouter que «Multipapier représente la plus grande entreprise du secteur en Europe. Mieux encore, elle affiche une grande croissance».
Face à cette déconfiture, l’argumentaire du financier arrive à cette conclusion, évidente pour lui: l’OPA sur Baumgartner Papiers ne peut être que profitable. Elle permettra même de créer de nouveaux emplois et de satisfaire les actionnaires.
Et même si l’homme d’affaires américain ne donne pas de garanties sur le démantèlement de certains secteurs de l’entreprise, il se veut rassurant. En tout cas en ce qui concerne le secteur «filtres à cigarette» de Baumgartner.
«Cette partie de l’entreprise fonctionne très bien, assure Asher Edelman. Et se situe bien dans la région, proche des fabricants de cigarettes. Il n’y aurait donc pas de raisons pour que l’on assiste à un départ de ce secteur.»
Un coup de poker
Cela dit, cette OPA peut capoter. Des actionnaires vaudois entendent faire de la résistance. En effet, la famille Claude Grandjean, administrateur du groupe, a vendu, la semaine dernière, 8% de ses actions à des investisseurs locaux, pour barrer la route au financier américain.
Reste que ce mouvement ne sera peut être pas suffisant. Pour preuve, les actuels actionnaires de Baumgartner Papiers sont la Banque cantonale vaudoise pour 17%, les familles et le conseil pour 10%, les fonds de pension pour 10% également. A cela s’ajoutent 35% des titres, répartis dans le public.
Et ces 35% restent la grande inconnue pour l’avenir de l’entreprise. Car c’est au sein de ces actionnaires-là que «Multipapier» doit jouer sa carte pour acquérir plus de 51% des voix.
Or, pour Asher Edelman, l’obtention de la majorité des actions «ne devrait pas poser de problèmes». Il détient déjà 28% des actions.
swissinfo

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