L’avenir de l’Angola se prépare à Genève
Après l'accord de cessez-le-feu avec les rebelles de l'Unita, l'Angola pense à sa reconstruction. Il multiplie les contacts depuis Genève.
A la fin février, une table ronde a réuni à Genève des consultants internationaux et des ministres angolais, tels que Julio Bessa (en charge des finances) et Desiderio Costa (spécialiste du pétrole). Objectif: ouvrir la Sonangol, la société d’Etat angolaise, au reste de la planète.
«Cette société pétrolière est en phase d’expansion mondiale. Les Angolais lorgnent de plus en plus vers l’Asie», souligne Patrick Gantès, secrétaire général du Centre de recherches entreprises et sociétés (CRES), une discrète structure implantée à Genève, domiciliée chemin du Petit Saconnex.
Créé par Elf au début des années nonante, mais indépendant depuis, le CRES annonce dans son programme d’activité qu’il a été «sollicité par Sonangol, la compagnie pétrolière nationale angolaise, afin de l’assister dans la structuration de ses services d’information».
Un développement calqué sur les pays asiatiques
Après la mort en février de Jonas Savimbi – le chef des rebelles de l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le gouvernement angolais a décroché un accord de cessez-le-feu. En guerre civile depuis son indépendance en 1975, il espère enfin pouvoir dépenser ses immenses recettes pétrolières pour autre chose que pour l’achat d’armes.
Et, plutôt que de se tourner vers les Etats-Unis et l’Europe, il souhaite vendre une partie de son pétrole en Asie. En contrepartie, il utiliserait le savoir-faire de certains pays pétroliers asiatiques.
A cet effet, les 20 et 21 février derniers, les dirigeants angolais se sont notamment entretenus avec le professeur Jean-Louis Maurer, spécialiste de l’Indonésie.
«Genève est mieux adaptée que Paris pour ce genre de rencontres, explique Patrick Gantès. On peut y réunir les gens beaucoup plus rapidement.» La cité de Calvin abrite d’ailleurs déjà une société pétrolière spécialisée dans le négoce et le raffinage du pétrole brut angolais (Crossoil).
L’entreprise, domiciliée dans les anciens locaux d’Elf à Genève, est animée par le vice-président du CRES, Marc Bétemps.
swissinfo/Ian Hamel
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