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L’UBS attaquée en justice en Corée du Sud

Le procès intenté à l'UBS en Corée du Sud est suivi avec attention par les autres banques étrangères. Keystone Archive

Un investisseur individuel porte plainte, jeudi, contre la maison de titres du groupe financier suisse.

Il lui reproche d’avoir livré à certains clients des informations sensibles sur le titre de Samsung Electronics. Peu avant sa chute.

Cette action en justice, intentée à Séoul ne va pas contribuer à redresser l’image de marque de l’UBS.

Sa maison de titres avait en effet déjà été accusé par les autorités financières sud-coréennes de violation des règles sur la publication d’informations susceptibles d’avoir un impact sur les titres d’entreprises côtés en bourse.

Et voilà qu’une nouvelle plainte, individuelle celle-là, bouscule UBS Warburg. Le plaignant traîne la maison de titres devant la justice coréenne pour n’avoir pas été bien informé.

Il reproche à son analyste d’avoir recommandé à certains investisseurs de vendre le titre Samsung Electronics. Et ce juste après lui avoir recommandé d’accumuler ce même titre.

580 000 francs de dédommagements

L’analyste n’avait averti que certains clients privilégiés qu’il changeait ses recommandations avant la publication de son rapport officiel. Les heureux élus avaient pu vendre le titre de Samsung avant qu’il ne perde 8% de sa valeur, le jour ou cette information a été connue du public.

«Nous avons expliqué au tribunal que nous ne traitons qu’avec des investisseurs institutionnels, pas avec des particuliers», déclare Kim Hye-kyoung, une porte-parole d’UBS Warburg à Séoul.

«C’est sans doute vrai, mais les particuliers ont souvent accès aux même rapports que les investisseurs institutionnels. Rien n’indique que leur lecture n’est réservée qu’à ces derniers », observe, sous le couvert de l’anonymat, un analyste d’une maison de titres sud-coréenne.

Avant d’ajouter: «les recommandations des analystes ont une influence considérable sur la bourse de Séoul rendue très volatile par le poids des spéculateurs individuels.»

L’investisseur individuel demande 580 000 francs de dédommagements à la banque suisse. Le procès qu’il intente à l’UBS est suivi avec la plus grande attention par les autres banques étrangères présentes en Corée du Sud. Car s’il obtient gain de cause, il risque de susciter des vocations.

Une opinion publique xénophobe

«L’opinion publique sud-coréenne est plutôt xénophobe. Elle tend à blâmer les entreprises étrangères pour tout ce qui va mal en Corée du Sud. Et les multinationales suisses n’échappent pas à ce phénomène», assure un diplomate européen à Séoul.

Selon ce dernier: «l’UBS a déjà été réprimandée. Novartis n’arrive pas à s’entendre sur le prix de remboursement d’un de ses médicaments avec le ministère de la Santé sud-coréen. Ils paient très cher leur détermination à afficher une présence dans un pays qui pense pouvoir vivre sans les étrangers.»

swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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