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Le roi suisse du cacao dans le collimateur des Ivoiriens

www.barry-callebaut.com

Rien ne va plus en Côte-d'Ivoire pour le géant mondial du cacao. L'Inspection des finances accuse la Saco, filiale de la société suisse Barry Callebaut, d'avoir irrégulièrement transféré ses bénéfices à Zoug. Le gouvernement ivoirien réclame des millions de francs suisses au groupe qui conteste les faits.

La Société Africaine de Cacao (Saco) est une filiale ivoirienne de la société Barry Callebaut, dont le capital est détenu à 65% par le holding suisse Klaus Jacobs. Et elle est sous le coup d’un redressement fiscal de 106 milliards de francs CFA, soit 247 millions de francs suisses. Une somme que lui réclame donc le nouveau gouvernement du président Laurent Gbagbo.

L’enjeu de la bataille qui s’est engagée est à la mesure des protagonistes: le premier producteur de cacao, la Côte-d’Ivoire, contre le géant mondial du chocolat, la Saco. L’affaire débute par une enquête de l’Inspection des finances ivoirienne en février dernier, sur les comptes de la société Saco, filiale ivoirienne du groupe suisse Barry Callebaut.

Au terme des investigations, le fisc ivoirien révèle qu’environ 115 millions de francs suisses de profit ont été transférés illégalement par la Saco entre 1997 et 1999, grâce à des manipulations financières portant notamment sur le calcul du prix de vente à l’exportation des produits semi-finis obtenus à partir de la transformation du cacao.

Le montant du redressement fiscal est alors fixé à 247 millions de francs. Les responsables de la Saco contestent les résultats de l’enquête. Ils affirment qu’il s’agit d’un malentendu. Et disent vouloir créer les conditions d’un vrai dialogue avec le gouvernement.

Le redressement, jugé sans fondement, équivaudrait, selon eux, à deux années de chiffre d’affaires. L’enjeu est de taille pour le groupe Barry Callebaut qui produit en Côte-d’Ivoire 20% de son cacao, et qui représente 35% du chocolat acheté par des industriels de l’agroalimentaire dans le monde.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte général de lutte contre la fraude fiscale. Une lutte qui, selon des diplomates et des hommes d’affaires en poste à Abidjan, a pris ces derniers temps des allures de harcèlement.

Virginie Gomez, Abidjan

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