Les assureurs à l’heure des comptes

La Société suisse de réassurance, le plus grand réassureur du monde, estime à des milliards d'euros les dégâts causés par les inondations en Autriche et en Allemagne.
C’est surtout le réchauffement de l’atmosphère qui inquiète Pamela Heck, à la Suisse de Ré: «La température moyenne augmente, et donc l’humidité de l’air. Celle-ci se transforme en pluie qui provoque à son tour des inondations».
Les autres risques
Depuis le 11 septembre, les risques du terrorisme international sont passés au premier plan.
Mais le naufrage d’un pétrolier ou un crash aérien peuvent aussi provoquer des difficultés insurmontables pour les assurances. Et donc pour les compagnies de réassurance.
De même, les marchés financiers frémissent en songeant aux risques auxquels doivent faire face les opérateurs.
Et cela surtout dans les pays industrialisés, où le niveau d’assurances – et donc les risques – sont plus élevés.
La saturation du marché et la forte concurrence sur les primes finissent par peser sur le secteur, notamment en Suisse.
Un marché saturé
Sans compter la nouvelle donne climatique, le secteur est déjà en lui-même sous pression. Dans la plupart des pays, les assurances ne sont pas obligatoires et donc les opérateurs ne sont pas forcés d’assumer les risques.
En Suisse, c’est différent. Les assurances sur les constructions sont réglementées au niveau cantonal et sont en général obligatoires.
Cela permet une redistribution des risques dans un réseau d’assurances géré par l’Etat. Les privés n’ont donc pas à se mouiller.
Mais, depuis le 11 septembre, la règle d’or des opérateurs c’est de reformuler les contrats.
La Suisse de Ré est parmi les premières compagnies mondiales de réassurance qui ont réussi à le faire en quelques mois seulement.
Elle a réussi à réduire le volume de ses remboursements, et 2001 devrait faire date comme la seule année terminée dans les chiffres rouges.
Les assureurs sont prévenus
On assure ses arrières également dans le domaine des changements climatiques: «Une prise de conscience des risques liés à l’environnement et une tendance à une meilleure couverture d’assurance se dessinent, ajoute Pamela Heck. C’est pourquoi nous avons revu les critères de risques de chaque police.»
C’est-à-dire déléguer la responsabilité de ces risques à la collectivité: «Là où les assureurs récusent leur responsabilité, c’est à l’Etat de prendre le relais. C’est lui qui doit garantir la sécurité nécessaire pour assurer l’objet».
Autrement dit, les assureurs s’en lavent les mains.
swissinfo/Daniele Papacella

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