Les Japonais fidèles aux produits suisses

Une décennie de stagnation économique n'a pas entamé le goût des Japonais pour les produits suisses de qualité et de haute technologie.

Souvent, les sociétés helvétiques comptent sur les consommateurs de l’archipel pour compenser les pertes qu’elles enregistrent ailleurs. Nombre d’entre elles dépendent en effet du marché nippon pour 20 à 30% de leur chiffre d’affaires global.

Heureusement pour ces entreprises, les attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis et la morosité de l’économie nipponne n’ont pas eu de conséquences négatives sur leurs activités. Au contraire.

Records à la hausse

Les derniers résultats des échanges commerciaux entre la Suisse et le Japon le prouvent. Ils continuent de battre de nouveaux records à la hausse.

Au premier semestre, les exportations helvétiques vers le Japon ont progressé de 1,5%, à 3,3 milliards de francs. Et, pour l’ensemble de l’année, elles devraient dépasser le niveau record de 5,7 milliards de francs atteint en l’an 2000.

«Et, observe un économiste de UBS Warburg à Tokyo, ces chiffres ne prennent en compte que les exportations helvétiques. Ils ne nous disent rien sur la production délocalisée des multinationales, comme les pharmaceutiques bâloises ou encore Nestlé. Une production qui représente une valeur bien plus importante».

Des prix élevés

«C’est remarquable, ajoute le même économiste. D’autant que les sociétés suisses vendent au Japon des produits de qualité, mais à des prix assez élevés. Et qu’elles doivent, en plus, surmonter des obstacles non négligeables, comme la stagnation de l’économie nipponne, et les coupes budgétaires effectuées par les entreprises japonaises dans leurs investissements productifs».

Cerise sur le gâteau: les bénéfices rapatriés par ces multinationales sont d’autant plus coquets que le franc suisse a perdu, ces dernières années, 30% de sa valeur contre le yen.

Georges Baumgartner, Tokyo