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Offensive romande contre la mal-bouffe

Des boulangers vantent leurs spécialités locales, comme le taillé au greubons ou la taillaule. (image: site de la Semaine du goût) image: site de la Semaine du goût

Fêtée depuis une dizaine d'année en France, la semaine du goût débarque cette semaine en Suisse romande. A travers plus de 400 animations, cette initiative vise à valoriser les produits et les spécialités du terroir. La Suisse alémanique et le Tessin devraient suivre dès l'année prochaine.

«Nous avons déjà reçu de nombreux appels de Suisse alémanique et du Tessin. Ces personnes aimeraient beaucoup s’associer à cette manifestation», assure le député communiste Joseph Zisyadis, l’un des trois organisateurs de cette première semaine du goût à la sauce helvétique.

«J’ai été surpris par le nombre de petites initiatives prises dans des immeubles ou entre amis. On en découvre tous les jours de nouvelles», souligne Joseph Zisyadis.

Le succès est donc déjà au rendez-vous avec plus de 400 animations proposées par l’ensemble des métiers de la bouche, comme par des particuliers. Des restaurants proposent des spécialités du terroir en guise de plat du jour. Des vignerons font la promotion de leurs différents cépages.

Des boulangers vantent leurs spécialités locales, comme le taillé au greubons ou la taillaule fribourgeoise. Un trolleybus de 1932 a également été mis à disposition par les transports publics lausannois. Son parcours est jalonné de 14 lieux qui proposent un événement culinaire.

«Il s’agit d’une forme de résistance à la disparition de notre patrimoine culinaire», lance Joseph Zisyadis. Le conseiller national vaudois a d’ailleurs déposé l’année dernière un postulat demandant justement un inventaire du patrimoine culinaire helvétique.

«Il a été accepté par le Conseil national et le Conseil fédéral, qui doit maintenant lancer cet inventaire», précise Joseph Zisyadis qui s’inspire d’une démarche similaire entreprise au sein de l’Union européenne et qui a donné naissance aux AOC (appellation d’origine contrôlée).

Cet intérêt pour les produits locaux de qualité s’explique en premier lieu par les différentes crises qui affectent ces dernières années l’ensemble de la chaîne alimentaire, à commencer par celle de la vache folle.

Mais la concurrence accrue des produits étrangers a également réveillé les producteurs suisses. «Pendant de nombreuses années, on a pensé que la vente de nos produits allait de soi. Aujourd’hui, on découvre qu’il faut les valoriser, les faire connaître des consommateurs», constate Jean-Philippe Mayor, directeur de l’école d’ingénieurs de Changins.

Gilles Wannaz, un vigneron du Lavaux qui a considérablement diversifié sa production de vin depuis une vingtaine d’années déjà, estime pour sa part qu’il faut montrer l’artisan qui se cache derrière certains produits.

Reste encore à améliorer le réseau de promotion et de distribution de ces produits du terroir. «De multiples initiatives ont été entreprises. Mais il manque un effort de l’ensemble des professions de la bouche», remarque Joseph Zisyadis.

Frédéric Burnand

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