Pas de solidarité entre routiers suisses et italiens
Les difficultés sur l'autoroute A2 exaspèrent les camionneurs italiens. Qui protestent mercredi. Les Suisses se désolidarisent.
La Fédération des transporteurs routiers italiens s’oppose à la politique suisse des transports. Concrètement, ses adhérents ont décidé de bloquer différents postes-frontières. Entre autres, ceux de Chiasso-Brogeda et Stabio-Gaggiolo.
Les camionneurs italiens exigent la libre circulation, à-travers les Alpes, de jour comme de nuit. Mais cette revendication va à l’encontre de la réglementation helvétique, encore plus rigoureuse depuis la réouverture du tunnel routier du Gothard.
L’ASTAG désapprouve
«Ces manifestations vont à l’encontre des intérêts des importateurs et des exportateurs suisses, lance Carlo Schmid. Si les douanes sont réellement bloquées, les camionneurs qui effectuent des échanges avec l’Italie ne pourront plus faire leur travail.»
«Nous voulons rouler, pas bloquer les routes, poursuit le président de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG). Nous ne partageons pas les méthodes des routiers italiens.»
Pour autant, cette condamnation ne signifie pas un soutien total de l’ASTAG à la politique de la Confédération. Bien au contraire. A la dernière réunion de son comité central, l’association a validé, comme mesure extrême, la possibilité de suspendre les versements de la taxe sur le transport lourd.
Berne à la recherche de solutions
De son côté, le Département fédéral des transports cherche à optimiser la situation au Gothard. Depuis lundi, le système de dosage des camions a été légèrement modifié. Désormais, chaque jour, 3500 véhicules lourds peuvent traverser le tunnel.
A Berne, on assure que les suggestions des associations de tous types – parmi lesquelles celles de l’ASTAG – seront analysées attentivement. Mais l’élément prépondérant reste la sécurité.
«En ce qui concerne l’axe du Gothard, affirme la Confédération, nous ferons particulièrement attention aux besoins des transporteurs suisses.
Celui qui veut relier le Nord au Sud de l’Europe dispose de parcours alternatifs. Et cela même en Suisse.
Mais celui qui voyage entre Lucerne et Bellinzone transite forcément par Airolo», relève Michael Gehrken, porte-parole de l’Office fédéral des routes.
Et comment la Suisse se prépare-t-elle aux protestations italiennes? «En cas de blocage effectif des douanes, répond Michael Gehrken, les véhicules lourds roulant vers l’Italie seront arrêtés sur les aires d’autoroute le long de l’A2.»
Marzio Pescia
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