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Flavio Maspoli se retire de la politique

Flavio Maspoli a été condamné pour abus de confiance et faux dans les titres en automne 2002 Keystone Archive

Le conseiller national de la Lega a annoncé sa décision vendredi soir. Quelques heures plus tôt, il avait été inculpé de fraude électorale.

Le politicien a avoué avoir falsifié des signatures pour faire aboutir un référendum.

Flavio Maspoli a motivé sa décision par des problèmes de santé et la pression extrême subie ces derniers temps.

Vendredi soir, la justice tessinoise l’a inculpé de fraude électorale pour avoir falsifié quelques centaines de signatures pour faire aboutir un référendum contre l’utilisation des fours à grille au Tessin.

Lundi dernier, le conseiller national et trois autres membres du comité référendaire avaient annoncé triomphalement que la récolte de signatures avait abouti. Les signatures avaient été apportées à la Chancellerie d’Etat de Bellinzone.

Mais, vérification faite, il s’est avéré que quelques centaines de signatures avaient été falsifiées. Le référendum a ainsi été jugé irrecevable. Dans un premier temps, Flavio Maspoli, promoteur du référendum, a nié toute responsabilité.

Le député de la Lega au parlement tessinois et au Conseil national, en disgrâce au sein de son parti, a prétendu ignorer la manière dont ses collaborateurs avaient récolté les signatures.

Un référendum piloté

Ce référendum avait été lancé par Flavio Maspoli dans les colonnes de son quotidien gratuit «Ticino Oggi». En fait, il a été piloté par Günther Kiss, «patron» de la société allemande Thermoselect, spécialisée dans l’incinération des ordures.

Le projet de Thermoselect avait été écarté par le canton du Tessin qui ne l’avait pas jugé suffisamment sûr. Et la convention qui liait Thermoselect au gouvernement tessinois pour l’installation d’une usine d’incinération a été annulée l’année dernière.

Le canton a ensuite avancé le projet de fours à grille à Giubiasco près de Bellinzone. Le référendum lancé par Flavio Maspoli par le biais de son journal – journal fondé dans ce but par Günther Kiss – avait pour seul but de s’opposer à un tel projet.

Aveux

Vendredi, Flavio Maspoli a été longuement interrogé par le procureur tessinois Bruno Balestra. En fin de journée, il a reconnu avoir été à l’origine de la falsification de quelques centaines signatures. Il a admis s’être procuré des listes d’électeurs pour se faciliter la tâche.

Au terme de son interrogatoire, le conseiller national tessinois a été inculpé de fraude électorale. Etant donné qu’il a pleinement admis les faits, il n’a pas été incarcéré.

La chute inexorable du co-fondateur de la Lega

Flavio Maspoli, 53 ans, co-fondateur en 1991 de la Lega, a perdu tout crédit au Tessin et au sein même de son parti. Après sa condamnation, en automne 2002, pour escroquerie, abus de confiance et faux dans les titres, le conseiller national a amorcé une chute inexorable.

Sa situation financière catastrophique – plus de trois millions de francs de dettes – l’a mis définitivement hors course. Ces derniers jours, Giuliano Bignasca, président à vie de la Lega, l’a exclu de la liste des candidats au Conseil national pour les élections d’octobre 2003.

Cette nouvelle affaire de fraude électorale lui a également coûté son poste de directeur de «TicinoOggi». Le journal gratuit tessinois a annoncé samedi qu’il se séparait avec effet immédiat de Flavio Maspoli.

swissinfo, Gemma d’Urso, Lugano

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