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Football: une Suisse à la recherche de son jeu

Enzo Trossero devrait profiter des atomes crochus qui existent entre certains joueurs pour consolider la formation nationale. Keystone Archive

L'équipe de Suisse a le potentiel de ses ambitions. Il lui reste à trouver les moyens de l'exploiter. Mais, pour l'heure, il lui manque un vrai fond de jeu et un leader qui la tire vers le Mondial 2002.

Force est de constater que la Suisse possède des internationaux de valeur européenne. La moitié du contingent de l’équipe nationale est en effet formée de joueurs suisses évoluant dans des grands clubs étrangers.

Reste qu’une addition d’excellents joueurs ne fait pas forcément une bonne équipe nationale. L’histoire du football nous l’a maintes fois prouvé.

Mercredi soir, à Bâle, face à la Slovénie, le coach Enzo Trossero devra choisir qui de Fournier ou de Sforza il tient à aligner dans le milieu axial avec Vogel.

Au niveau de ces éliminatoires de la Coupe du monde, il nous semble hors de question que la partie névralgique d’une équipe soit occupée par deux hommes – Vogel et Sforza – qui ne s’entendent pas (pour ne pas dire davantage).

En outre, Ciriaco Sforza n’a pas vraiment les qualités d’un milieu offensif. Au mieux, c’est un demi défensif. Notre confrère Norbert Eschmann vous le confirmera.

En fonction de ce constat, pourquoi ne pas faire avancer Patrick Müller à mi-terrain, afin qu’il puisse jouer avec son pote de toujours, Johann Vogel (ils furent tous deux juniors au FC Meyrin)?

Avec le retour de Sébastien Fournier, la Suisse serait alors capable de déborder par la gauche, avec le soutien du fidèle latéral, Yvan Quentin. Alors que le quatrième milieu pourrait être le remuant Johann Lonfat.

Quid de Sforza? Faut-il le faire reculer en défense au côté d’Henchoz (Sforza joua libero sous l’ère Stielike)? Ou le laisser sur la touche jusqu’à ce qu’il retrouve une forme physique acceptable pour le niveau international?

Dans ce schéma de réflexion, Vega au côté d’Henchoz formeraient alors une très bonne paire d’arrières centraux «à la britannique». Puisque le premier excelle au Celtic Glasgow et le second à Liverpool.

Certes, il appartient à Enzo Trossero, seul, de former son onze de base. Mais le coach national devrait profiter des atomes crochus qui existent entre certains joueurs pour consolider la formation nationale, tactiquement et moralement.

En France, avant le Mondial 1998, Aimé Jacquet a longtemps hésité mais a finalement renoncé à sélectionner deux stars confirmées pour former son équipe tricolore. Et non des moindres, puisqu’il s’agissait d’Eric Cantona, le king de Manchester United, et de David Ginola, le bellâtre de Newcastle.

En Suisse, Türkylmaz et Sforza se retrouvent dans le même cas de figure. Le premier s’est distancé lui-même de l’équipe de Suisse. Alors que le second s’accroche comme il peut, mais ne parvient pas vraiment à démontrer qu’il est indispensable à l’équipe nationale.

Emmanuel Manzi

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