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Forte croissance des dépenses sociales en Suisse

La prévoyance vieillesse absorbe près de la moitié des dépenses sociales. Keystone

Après un ralentissement, les dépenses liées à la protection sociale ont à nouveau pris l'ascenseur. Elles se sont élevées à 120 milliards de francs en 2001 (+ 6% par rapport à 2000).

Pour autant, la Suisse se situe dans la moyenne des pays membres de l’Union européenne (UE).

Cet accroissement des dépenses sociales s’accompagne d’une augmentation des recettes qui ont atteint 141 milliards de francs en 2001 (contre 135 milliards de francs l’année précédente).

Côté dépenses, souligne l’Office fédéral de la statistique (OFS), la croissance est due, en premier lieu, à des versements de rentes plus élevées. Et à une hausse des subventions accordées aux hôpitaux.

Vieillesse, maladie et invalidité

La prévoyance vieillesse absorbe près de la moitié des prestations sociales. Une proportion qui, en Europe, n’est dépassée que par l’Italie et par la Grèce.

Un quart des prestations sociales sont destinées au domaine maladie/soins de la santé et un huitième à celui de l’invalidité.

Plus des quatre cinquièmes des prestations sociales servent donc à couvrir trois risques: vieillesse, maladie et invalidité.

A relever que la part des prestations de chômage a par contre fortement diminué ces dernières années.

Le taux qui mesure la part des dépenses sociales par rapport au Produit intérieur brut est passé de 20% en 1990 à 28,4% en 2001.

Pour autant, la Suisse demeure dans la moyenne des quinze pays membres de l’Union européenne (UE).

Un financement par le travail…

Au niveau du financement, les employés, les employeurs et les indépendants fournissent plus de la moitié des recettes totales de la protection sociale.

La part des cotisations des employeurs (30%) est plus élevée que celle des employés (22%).

Cet écart de 8% tient au fait que les cotisations versées par les employeurs dans la prévoyance professionnelle sont supérieures à celles payées par les employés.

En outre, les allocations familiales et la couverture du salaire en cas de maladie ou de maternité sont prises en charge par les employeurs exclusivement.

… par l’Etat et la capitalisation

La part des contributions publiques au financement total du système de protection sociale s’élève à 21%, dont la moitié provient de la Confédération.

Les cantons participent à raison de 8% et les communes à hauteur d’un peu moins de 3% au financement de la protection sociale.

Quant aux revenus financiers, ils représentent 16% des recettes sociales. En comparaison internationale, cette proportion est extrêmement élevée.

Elle montre le rôle central que joue la prévoyance professionnelle – financée selon le système de la capitalisation – dans le système social suisse.

Une véritable explosion

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, le système de la protection sociale n’a cessé de se développer en Suisse.

Dans les années 1950, les dépenses de protection sociale se montaient à 1,5 milliard de francs de l’époque (soit l’équivalent de 5,6 milliards actuels). Cinquante ans plus tard, elles ont littéralement explosé, en grimpant à 113 milliards de francs en l’an 2000.

Le développement de la protection sociale est d’autant plus manifeste lorsque l’on se réfère au taux des dépenses sociales. En un demi-siècle, il est passé de 8% à 28% du PIB.

Enfin, en 1990, avec un taux de dépenses sociales de 19,8%, la Suisse se situait nettement au-dessous de la moyenne des pays de l’UE (25,5%).

Aujourd’hui, les taux en Suisse (28%) et dans l’UE (27,5%) sont pratiquement les mêmes.

swissinfo et les agences

Principales dépenses sociales:
Prévoyance professionnelle 30,1%
AVS: 24%
Assurance maladie de base: 12,7%
Assurance chômage: 2,4%

– En 2001, la Suisse a dépensé 120 milliards de francs pour la protection sociale.

– Ce qui représente une augmentation de 6,8 milliards (6%) par rapport aux dépenses de l’année précédente.

– Près de la moitié de ces dépenses vont à la protection vieillesse. En comparaison européenne, seules l’Italie et la Grèce consacrent davantage de fonds à ce secteur.

– La Suisse a consacré en 2001 28,4% de son PIB aux dépenses sociales, ce qui la place dans la moyenne européenne.

– Globalement, le système social reste bénéficiaire, puisqu’il a enregistré en 2001 des recettes pour 141 milliards de francs, provenant pour plus de la moitié des cotisations des employeurs et des employés.

– Pour mémoire, la Suisse consacrait (en termes réels) 5,6 milliards de francs à la protection sociale dans les années cinquante et 63 milliards de francs au début des années 90.

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