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Fusion Ringier-Springer: discussions au calme

Le rapprochement entre propriétaires du Bild et du Blick reste possible. Keystone Archive

La Deutsche Bank reprend provisoirement les 40% de Springer qu'elle cherche à vendre. Un répit pour les leaders suisse et allemand de l'édition.

Ringier et Springer ont plusieurs mois supplémentaires pour se mettre d’accord sur leur projet de fusion.

Mardi, au siège de Ringier, c’est comme un leitmotiv «No comment». La seule information qui finit par être lâchée: «Cela pourrait se passer à la fin de l’année». Quoi? Là aussi, c’est le mystère.

Mercredi, le groupe de presse Ringier va un peu plus loin. Il se dit en effet prêt à prendre une participation dans l’éditeur allemand Axel Springer. «Au plus tard avant la fin de l’année», confirme son directeur financier dans les colonnes du Handelsblatt.

«Si nous arrivons à nous mettre d’accord avec Springer, nous présenterons une offre», affirme Martin Werfeli. Selon le Handelsblatt (qui ne précise pas ses sources), Ringier compterait acquérir plus de 30 % de l’éditeur de presse allemand.

Quelques mois de répit

Les deux groupes ont maintenant quelques mois de répit. Mardi, lors d’une vente aux enchères très médiatisée à Francfort, la Deutsche Bank a racheté pour 667 millions d’euros (un milliard de francs) les 40% de Springer que le magnat en faillite Leo Kirch lui avait laissés en gage.

La première banque allemande revendra, mais elle donne ainsi à Springer le temps de se trouver l’actionnaire qui lui convient le mieux. Et pour Springer l’actionnaire rêvé… c’est Ringier.

Seulement voilà, Ringier n’a pas le milliard demandé et les négociations sur une participation croisée patineraient.

Une Affaire de famille

Michael (Ringier) et ses sœurs ne veulent pas lâcher le contrôle. De son côté, Friede (Springer, veuve d’Axel le fondateur) refuserait de laisser trop de pouvoir aux Suisses au sein de Springer.

L’éditeur allemand estime pourtant que «les chances d’un accord sont réelles» et que «la sérénité» qui pourra désormais entourer les tractations était indispensable.

Mais Springer indique aussi «qu’en cas d’échec le paquet d’actions sera simplement vendu en bourse». Au siège berlinois, l’hypothèse ne paraît pas traumatisante.

Devenir Numéro Un

Donc rien n’est encore fait. Mais ceux qui avaient enterré ce rapprochement entre propriétaires du Bild et du Blick ont peut-être parlé un peu vite.

Le premier groupe européen de l’édition pourrait malgré tout prendre forme entre Zurich et Berlin. La chose se ferait en tous cas pour le plus grand déplaisir de nombre d’hommes politiques suisses, tel Moritz Leuenberger. Le conseiller fédéral s’est déjà publiquement alarmé de voir Ringier tomber en mains allemandes.

swissinfo/Sébastien Faure à Francfort

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