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GastroSuisse ne veut pas d’interdiction de fumer

Seuls 12% des établissements membres de GastroSuisse offrent des locaux sans fumée. Keystone Archive

Sur la base de son propre sondage, l'association des restaurateurs s'oppose à l'interdiction de fumer dans les établissements publics, selon son directeur Florian Hew.

La branche des cafetiers, restaurateurs et hôteliers estime que s’il faut réglementer, ce doit être fait au niveau national par une loi fédérale.

Dans une interview au «Matin dimanche», Florian Hue rejette en bloc tous les sondages effectués jusqu’ici et dénonce une polémique fabriquée par les «doctrinaires de la santé».

L’opposition de GastroSuisse à une interdiction de fumer dans les établissements publics est confirmée «à une très grande majorité» de la conférence des présidents cantonaux.

Une législation fédérale

Selon la branche, il n’est en tout cas pas nécessaire de légiférer au niveau cantonal.

Si une réglementation devait s’avérer inévitable, seule une solution nationale serait acceptable pour les cafetiers, restaurateurs et hôteliers, déclare Florian Hew.

Mais sur le fond, l’organisation défend la liberté pour ses membres de décider eux-mêmes la politique de leur établissement en matière de fumée.

En cas de réglementation nationale, comme le demande une initiative du député zurichois Felix Gutzwiller (radical, droite), GastroSuisse demanderait une législation séparée, de longs délais transitoires et la garantie que la réglementation s’applique à toute forme de gastronomie, sans exception aucune.

Des locaux fumeurs devraient en outre être autorisés, selon le directeur de GastroSuisse.

Sondage contradictoire

Pour appuyer sa position, l’association s’appuie sur ses propres sondages qui contredisent ceux qui ont été réalisés auparavant, selon lesquels plus de deux tiers des Suisses seraient favorables à une interdiction de fumer dans les restaurants. Florian Hew affirme que, d’après ses propres chiffres établis par une enquête en Suisse alémanique, les réponses sont beaucoup plus partagées.

En revanche, les sondages de GastroSuisse font apparaître que trois Suisses sur quatre sont favorables à l’introduction de zones fumeurs et non-fumeurs clairement séparées.

«C’est dans ce sens qu’il faut aller. Nous demandons à nos membres de créer des places non-fumeurs le plus vite possible, mais uniquement quand le marché ou les hôtes l’exigent, pas seulement les médias», affirme le directeur de GastroSuisse.

Avec un établissement pour 230 habitants, la liberté de choix des clients est immense en Suisse. Personne n’est contraint d’aller dans tel ou tel restaurant. Avec une telle réalité économique, chaque restaurateur doit être libre de choisir son propre concept. C’est le libre marché, déclare M. Hew.

Fumée interdite chez Migros et Manor

Depuis le 31 mai dernier, 19e Journée mondiale sans tabac, il est interdit de fumer dans les restaurants et cafés de la Migros et du groupe Manor, qui regroupe 49 établissements en tout.

Cette décision a été prise après un «dialogue mené de façon intensive tant au niveau interne qu’avec les clients, avait expliqué le responsable des restaurants Manor. Selon lui, l’interdiction générale de fumer correspond tant aux souhaits «de la majorité» des hôtes qu’à ceux des collaborateurs.

De son côté, Coop, numéro deux de la grande distribution, n’a pas l’intention de suivre le mouvement pour l’instant, tout en admettant que la question revient régulièrement sur le tapis.

Actuellement, Coop s’efforce surtout d’améliorer la ventilation dans ses restaurants, dont deux tiers de l’espace sont non-fumeurs.

swissinfo et les agences

– La protection des non-fumeurs au travail a été introduite dans la loi en 1992.

– Plusieurs cantons ont décidé de limiter la fumée dans les lieux publics et les espaces réservés à la publicité du tabac.

– Le Tessin fait figure de pionnier. En mars 2006, ses citoyens ont accepté l’interdiction de la fumée dans les établissements publics.

– Depuis décembre 2005, la fumée est bannie des wagons CFF.

– Sur le plan national, les députés devront débattre d’un acte parlementaire qui prévoit de limiter les droits des fumeurs, afin de protéger les autres personnes de la fumée passive.

Selon l’ISPA, 64% des Suisses disent oui à l’interdiction de fumer dans les établissements publics.
67% demandent la limitation de la publicité en faveur du tabac.
90% sont pour l’interdiction de la vente de cigarettes aux jeunes.
Un tiers la population suisse fume; 36% des hommes et 26% des femmes.

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