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Gaz à effet de serre: Moritz Leuenberger veut convaincre George Bush

Moritz Leuenberger et Georges Bush: désaccord au sujet du Protocole de Kyoto. swissinfo.ch

La Suisse s'inquiète de la décision du président américain d'abandonner le Protocole de Kyoto sur les réductions de CO2. Dans la lettre qu'il vient de lui écrire, le Président de la Confédération helvétique, Moritz Leuenberger, invite expressément George Bush à reconsidérer sa position.

C’est Joseph Deiss, chef de la diplomatie suisse, en visite officielle à Washington, qui a été chargé de remettre cette missive présidentielle à son homologue Colin Powell, lors de la première rencontre d’un conseiller fédéral avec un membre de la nouvelle administration américaine.

En préliminaire, Moritz Leuenberger, dont le Département couvre aussi les activités de l’Office fédéral de l’environnement, rappelle au président Bush que les changements climatiques font peser un risque réel sur le bien-être de la planète, que les efforts de réduction des gaz à effet de serre sont nécessaires et que le temps à disposition pour faire de vrais changements est limité.

Ce genre de défi planétaire ne peut être relevé – c’est sa conviction – que si tous les pays participent aux efforts de la communauté internationale. Or, en l’état actuel, le Protocole de Kyoto constitue le moyen le plus approprié de s’attaquer à ce problème qui concerne le monde d’aujourd’hui comme les générations à venir.

Cet instrument légal – qui n’est certes qu’un premier pas, mais un pas significatif – prend en effet en compte «la multiplicité des intérêts de la communauté internationale, y compris les intérêts économiques et le potentiel des progrès technologiques qui permettent de réduire les gaz à effet de serre».

«J’espère, conclut Moritz Leuenberger, dans sa lettre au président américain, que vous reconsidérerez votre position et que les États-Unis continueront de coopérer dans le cadre du Procotole de Kyoto auquel mon pays reste entièrement acquis.»

Quelques remarques en guise d’explication. La première est que cette lettre inhabituelle s’inscrit dans le contexte plus large des démarches plus ou moins diplomatiques menées par de nombreux pays, dont ceux de l’Union européenne, à la suite de la décision du président américain de revenir sur les engagements qu’il avait pris durant sa campagne électorale.

Côté suisse, nous dit José Romero, adjoint-scientifique à l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage, «il ne faut pas voir cette lettre comme une protestation, mais plutôt comme une invitation à poursuivre des négociations auxquelles les États-Unis ont participé dès le début».

En cas de réponse américaine négative, peut-on imaginer que les Européens et les Suisses, notamment, fassent cavalier seul? Ce n’est pas impossible, estime José Romero qui rappelle cependant une chose essentielle à ses yeux: «à problème global, réponse globale, il n’y a pas de solution de rechange».

Bernard Weissbrodt

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