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Genève au cœur de la lutte anti-sida

Détail d'un graffiti dans les rues de Maputo, au Mozambique. Keystone Archive

Créé lors du sommet du G8 à Gênes, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria s'installe à Genève.

Paris et Bruxelles s’étaient également portées candidates pour accueillir le secrétariat de ce fonds. Mais le comité chargé du lancement de ce projet a opté ce week-end pour la candidature helvétique.

La présence à Genève de l’OMS, d’Onusida et de plusieurs autres organisations internationales a, bien sûr, joué un rôle important dans cette décision.

Mais l’offre genevoise – proposée par l’OMS et soutenue par la Confédération à hauteur de 600’000 dollars – est également apparue, aux yeux du comité préparatoire, comme une garantie d’indépendance pour le Fonds mondial.

Innovation en vue

Car ce projet veut innover en matière de santé sans se substituer aux organismes existants ou dépendre de l’un d’eux. «Le projet est né de la prise de conscience par la communauté internationale du danger que font planer le sida, mais également la tuberculose et la malaria sur l’ensemble de la planète et de l’insuffisance des moyens de lutte à disposition», souligne Jacques Martin, de la Direction du développement et de la coopération (DDC).

Une prise de conscience qui a donné lieu à une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU en janvier 2000 qui consacrait ainsi pour la première fois de son histoire une partie de ses débats à des questions de santé publique.

La phase opérationnelle en route

Concrétisé lors du sommet du G8 qui s’est tenu en juillet dernier à Gênes, ce projet va donc maintenant pouvoir entrer dans sa phase opérationnelle. Une étape qui démarrera officiellement avec la tenue du premier conseil d’administration du Fonds, fixé à la fin du mois prochain.

Comme le précise Jacques Martin, ce Fonds va faire office de pompe à finance. Une première série d’engagement permet de tabler sur 1,6 milliards de dollars pour les deux années à venir. Côté suisse, le gouvernement a promis 10 millions de dollars par année et la société d’assurance Winterthur un million.

Budget insuffisant

Ce budget est donc bien inférieur aux besoins annuels estimés par le patron de l’ONU Kofi Annan à 7 milliards de dollars. Comme l’explique Jacques Martin, le Fonds devra donc faire ses preuves au cours de l’année 2002 pour obtenir davantage d’argent.

Un défi qui permettra de voir si le Fonds tient ses promesses et s’il réussit à s’insérer dans le paysage existant. Notamment en mettant en place un partenariat entre secteur privé et public.

Un objectif déjà visible dans la composition du Conseil d’administration avec la présence de gouvernements du Nord et du Sud, de deux ONG, d’une fondation (celle de Bill Gates dans un premier temps) et d’une entreprise actuellement recherchée par le Forum économique mondial.

Volonté d’efficacité

L’OMS, Onusida et la Banque mondiale (qui gérera les fonds) sont également représentés, tout comme un délégué des associations de malades qui, lui, n’aura pas le droit de vote.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida a également la volonté d’identifier et de financer rapidement des programmes en collaboration avec les pays les plus touchés par la pandémie.

«Plus un programme aura du succès, plus il sera susceptible d’obtenir de l’argent supplémentaire», précise Jacques Martin. C’est à la vue de ces premières expériences que la coopération suisse et d’autres partenaires privés ou publics décideront d’alimenter le Fonds.

Frédéric Burnand, Genève

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