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Genève teste pour la Suisse le vote par l’Internet

Le canton de Genève devrait être le premier canton suisse à introduire le vote électronique. Un test à blanc sera effectué le 10 juin prochain auprès de 7500 élèves. En cas de succès, les Genevois pourront voter via l'Internet dès la fin de l'année.

Le Conseil fédéral a pris connaissance mercredi de l’avancée des travaux en matière de cyberadministration. Un chantier lancé en 1998 avec la création du Groupe de coordination Société de l’information.

Deux axes principaux ont été définis : il s’agit en premier lieu de développer un guichet virtuel qui permettra aux administrés de rechercher des informations ou d’effectuer un certain nombre de démarches administratives en ligne.

Deuxièmement, la Confédération entend tester le vote électronique. Pour ce faire, elle a choisit trois projets pilotes menés par les cantons de Zurich, Neuchâtel et Genève.

Le canton lémanique ouvre les feux dans deux mois. A l’occasion du scrutin fédéral du 10 juin prochain, les autorités genevoises organiseront dans les collèges du canton un vote fictif auquel participeront 7500 élèves de 15 à 17 ans.

Ils auront la possibilité de glisser un bulletin dans l’urne, de voter par correspondance ou d’effectuer leur devoir de futur citoyen via le web.

«Si ce test s’avère concluant, le vote électronique pourrait être introduit dès la fin de l’année», précise Michel Warinsky, responsable opérationnel du projet.

Il s’agit, en premier lieu, de s’assurer de la parfaite fiabilité d’un tel procédé. Le secret du vote doit bien sûr être garanti, tout comme l’assurance que le votant ne s’exprime qu’une seule fois.

Michel Warinsky se montre confiant dans la technologie choisie: «Nous avons opté pour le dernier cri en matière de cryptographie avec une clé privée et une clé publique». A cette occasion, des hackers seront chargés de trouver les failles du système.

A côté de ces questions techniques, Genève va également explorer l’impact sociologique et politique de ce nouvel outil. Cette recherche a été confiée au Centre d’étude et de documentation sur la démocratie directe de l’université de Genève.

A Genève comme à Berne, les autorités sont en effet bien conscientes des risques engendrés par le vote électronique. «Le vote électronique risque d’entraver l’intégration sociale de larges couches de la population si le débat politique s’en trouve étiolé», a ainsi répondu le Conseil fédéral le 6 septembre dernier suite à une interpellation parlementaire.

Frédéric Burnand

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