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Gen-Lex: l’agriculture ne peut se permettre un nouveau scandale

Gen-Lex doit dresser des garde-fous à l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés - plantes ou animaux. Keystone

La crise de la vache folle a déjà fait assez de dégâts, l´agriculture a besoin d´un moratoire sur les OGM. Paysans, consommateurs et écologistes ont tapé du poing sur la table mardi à Berne en dénonçant le retard pris par le débat sur le génie génétique.

Dans la foulée de la polémique provoquée par l’utilisation des Organismes génétiquement modifiés (OGM), le Conseil fédéral a présenté au début de l’année son projet Gen-Lex. Visant à dresser des garde-fous à l’utilisation d’OGM non-humains, ce projet de loi définit, en particulier, la dignité de la créature et instaure une responsabilité civile des producteurs. Objectif: la protection de l’homme et de l’environnement, la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique ainsi que le respect de la dignité des animaux et des plantes.

Le débat législatif sur le génie génétique ne s’ouvrira qu’en mars au Conseil des Etats. Les organisations de paysans, de protection des consommateurs, des animaux et de l’environnement l’ont déploré mardi. Elles ont surtout réitéré leur demande de moratoire de dix ans sur la dissémination de plantes et d’animaux transgéniques, visant à instaurer une période de réflexion tant que les risques ne seront pas mieux identifiés.

Or, sous la pression de l’industrie, le Conseil fédéral ne veut ni d’un moratoire, ni d’une interdiction et prévoit de maintenir un régime d’autorisations pour ces disséminations. Une manière de voir les choses que contestent les organisations mécontentes.

Elles estiment qu’un moratoire est nécessaire parce que l’environnement est en danger et qu’il n’est pas possible de protéger la production agricole traditionnelle. Elles mettent par ailleurs le doigt sur le fait que la population est réfractaire aux OGM.

Des organisations comme le WWF ou la Fondation pour la protection des consommateurs déplorent entre autres des carences dans l’obligation de déclarer, dans les critères pour décerner des autorisations ainsi qu’au niveau des contrôles qui seront effectués.

Sur le plan politique, le front du refus est bien garni puisqu’il réunit l’Union suisse des Paysans (USP), les écologistes, les consommateurs et la gauche. Pour ce qui est des partis, l’Union démocratique du centre et les radicaux (mais pas tous) soutiennent le projet Gen-Lex. Le vote des démocrates-chrétiens, également très divisés, sera donc déterminant.

Mais si les Chambres se ralliaient malgré tout au Conseil fédéral, l’USP a déjà annoncé qu’elle soutiendra l’initiative en faveur d’un moratoire que le WWF tient toute prête dans ses tiroirs.

swissinfo


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