Gothard J-4: dans la tanière du loup
A mon arrivée à Faido, je trouve un village encore endormi. Seules quelques lueurs filtrent des containers où logent les mineurs. En bon visiteur, je me présente au secrétariat du chantier Alptransit. Non sans une certaine appréhension.
Cette sensation me dérange. Je me vois comme un intrus. Un fouineur qui veut s’infiltrer dans un monde qui n’est pas le sien pour capter – ou voler ? – les émotions et les sentiments des «héros du Gothard». Et au mauvais moment qui plus est.
Pour les mineurs et les ingénieurs, la semaine qui commence sera la plus intense et la plus agitée. Un journaliste qui va fourrer son nez partout sur le chantier ne peut être qu’un gêneur. Je m’attends à un accueil plutôt froid et à des visages interrogateurs. Et toi, tu fais quoi ici ? Laisse-nous travailler en paix !
Mais la cordialité du secrétariat me redonne confiance. Les saluts et les sourires dans la cantine des ouvriers me réconfortent. Mes craintes s’envolent en un instant. Je pourrais presque me sentir «un des leurs».
Luigi Jorio, Faido, 11 octobre 2010
Faido: premières lueurs de l’aube sur le village des mineurs.
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