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Goumois: les eaux descendent, l’espoir remonte

Jacques Michel, coordinateur des opérations de sauvetage: "Nous n'avons aucune raison de croire qu'ils ne sont pas vivants". swissinfo.ch

Dix mètres en deux heures: telle a été - jeudi en fin d'après-midi - la progression des sauveteurs qui tentent de retrouver huit randonneurs suisses bloqués par la montée des eaux dans une grotte du Doubs. Avec la fin des pluies, l'espoir renaît.

«Notre progression est lente et difficile, et nous n’avons toujours pas réussi à établir le moindre contact avec le groupe», reconnaît Alain Gehin, préfet du département du Doubs, à l’heure du point de 18 heures 30.

Concrètement, les sauveteurs sont désormais parvenus à pénétrer 45 mètres à l’intérieur de l’étroit boyau qui conduit au fond de la grotte. 380 mètres plus loin, une chambre suffisamment haute pour que l’on puisse s’y tenir debout pourrait servir de refuge aux huit randonneurs suisses, bloqués depuis la veille au soir par la subite montée des eaux.

«Bien sûr, les conditions de survie y sont pénibles, rien à voir avec celle d’un loft, reconnaît Jacques Michel, coordinateur des secours. Mais avec leurs couvertures, en se tenant chaud les uns les autres et en essayant de garder le moral, ils peuvent parfaitement s’en sortir».

Combien d’heures encore faudra-t-il pour que les énormes motopompes – qui tournent à plein rendement – aient vidé suffisamment d’eau pour permettre d’atteindre le fond de la grotte? Personne ne se risque à le prédire.

«Cela pourrait aller bien plus vite que prévu, si nos plongeurs parviennent à entrer en action, explique Jacques Michel. Mais pour l’heure, l’eau est totalement opaque et le courant tel que nous ne pouvons pas leur faire risquer leur vie».

En fin d’après-midi, la pluie a enfin cessé de tomber sur cette région du Jura. Mais les eaux qui descendent du plateau de Maiche par les failles de la montagne mettent environ trois heures pour parvenir au fond.

Autant dire que la nuit sera longue pour les huit randonneurs en péril, pour les 300 sauveteurs qui travaillent sans relâche et pour les dizaines de journalistes qui ont envahi ce paisible village, à cheval sur la frontière franco-suisse.

«Au fond de la grotte, ils ne peuvent pas entendre le bruit de nos pompes, ni celui de la dynamite que nous utilisons pour agrandir les entrées, admet encore Jacques Michel. Mais en voyant baisser le niveau de l’eau, ils comprendront peut-être que nous sommes là, et que nous ne les laisserons pas tomber».

Marc-André Miserez, Goumois

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