Grande euromanifestation contre les mesures de rigueur à Bruxelles
(Keystone-ATS) Madrid – La grogne sociale monte en Europe face aux mesures de rigueur prises depuis la crise de la dette. Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés mercredi dans les rues de Bruxelles et une grève générale a été organisée en Espagne.
Dans la capitale de l’Union européenne, entre 56’000, selon la police, et 100’000 personnes au total, d’après la Confédération européenne des syndicats (CES), ont défilé mercredi dans les rues de Bruxelles au son des vuvuzelas et des pétards pour dire « non à l’austérité ».
Aucun incident n’a été constaté, mais la police de Bruxelles a procédé à 148 arrestations préventives, « de trublions en possession d’objets qui n’avaient pas leur place dans une manifestation », selon son porte-parole Christian De Coninck.
Les manifestants venaient surtout de Belgique et de France, mais aussi de Pologne, Slovaquie ou Allemagne. Côté suisse, une délégation de 50 membres du syndicat UNIA et une autre de l’Union syndicale suisse (USS) ont fait le déplacement.
Mercredi était aussi une journée d’action dans plusieurs pays européens, à commencer par l’Espagne, en grève générale pour protester contre une réforme du marché du travail qui facilite les licenciements.
Environ deux tiers des vols entre la Suisse et l’Espagne étaient par exemple annulés sur une trentaine au total dans les trois principaux aéroports helvétiques.
D’autres rassemblements étaient aussi organisés en Finlande, au Portugal, en Italie ou encore en Irlande, où la police a arrêté dans la matinée un homme ayant embouti l’entrée du Parlement avec un camion-bétonnière sur lequel était inscrit « Toxic Anglo Bank », en référence à la banque en grande difficulté Anglo Irish Bank. Et les syndicats ne comptent pas en rester là.
En France, où le gouvernement a présenté mercredi un projet de budget prévoyant une réduction sans précédent des niches fiscales et sociales afin de réduire le déficit public, ils ont déjà appelé à manifester à nouveau samedi contre une impopulaire réforme des retraites.