Hans Küng reçoit un prix japonais pour la paix
Le théologien suisse, animateur de la Fondation Ethique Planétaire, est le lauréat 2005 du Prix Niwano pour la paix, qu’il recevra le 11 mai à Tokyo.
Doté de 225’000 francs suisses, ce prix récompense un infatigable promoteur du dialogue entre les religions au service de la paix.
«Pas de paix entre les nations sans paix entre les religions. Pas de paix entre les religions sans dialogue entre les religions». Mise en exergue par la Fondation Niwano pour la paix, cette citation de Hans Küng résume bien la démarche du théologien catholique.
Suivant la procédure habituelle de la Fondation Niwano, les nominés pour le prix ont été désignés par un panel de quelque mille organisations et intellectuels du monde entier.
Le lauréat a ensuite été choisi par un jury formé de 12 leaders de différentes religions. Hans Küng recevra son prix le 11 mai à Tokyo. Il a déjà annoncé qu’il consacrerait l’essentiel de ces 225’000 francs à la Fondation Ethique Planétaire.
Depuis dix ans, celle-ci se consacre au dialogue entre les religions, sur la base du livre-programme «Projet d’éthique planétaire», écrit en 1990 par Hans Küng.
Quant à la Fondation Niwano, elle a été créée en 1978 par le bouddhiste Nikkyo Niwano, qui fut un des rares observateurs non chrétiens invité au Concile oecuménique de Vatican II (1962-1965).
Elle délivre son Prix pour la paix depuis 1983. Au nombre des lauréats figurent des théologiens de la libération d’Amérique latine, mais également des personnalités et des mouvements protestants, hindous, bouddhistes, juifs et musulmans.
Un croyant pas très catholique
A 76 ans, Hans Küng est l’un des derniers grands théologiens vivants à avoir influencé le concile de Vatican II. Il reste également l’un des critiques les plus renommés de la papauté, ayant notamment remis en cause le dogme de l’infaillibilité papale.
En 1979, il avait fini par se voir retirer la chaire de théologie qu’il occupait à l’Université catholique de Tübingen, au sud-ouest de l’Allemagne.
Il y a 15 jours, dans un entretien à la télévision allemande ARD, Hans Küng a exigé la démission de Jean Paul II. «Un pape peut démissionner pour le bien et la nécessité de l’Eglise. Je pense qu’un tel cas est survenu», a alors déclaré le théologien.
Et d’ajouter qu’à son avis, l’Eglise catholique est actuellement «aussi sénile que ce pape».
swissinfo et les agences
La Fondation Ethique Planétaire, animée par Hans Küng, met en exergue cinq impératifs communs aux grandes religions:
Ne pas tuer (causer des dommages).
Ne pas mentir (tromper).
Ne pas voler (bafouer les droits).
Ne pas mésuser de la sexualité.
Respecter ses parents (aider les faibles et les nécessiteux).
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