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Huit spéléologues suisses piégés en France voisine

Le "bief Parou" se situe tout près de la frontière franco-helvétique. swissinfo.ch

Les opérations de secours pour venir en aide aux huit spéléologues suisses bloqués depuis mercredi soir dans une cavité, à Goumois, dans le Doubs français, se poursuivent. Thomas Arbenz, président de la Société suisse de spéléologie, parle déjà de négligence.

Les huit spéléologues, des étudiants alémaniques de Bettingen (BS) d’une vingtaine d’années, seraient entrés dans le «bief Parou» vers 19 heures. Ils font partie d’un groupe de 20 spéléologues qui participaient à une excursion organisée par l’école Altamira.

Douze d’entre eux sont descendus mercredi matin dans la cavité, puis ressortis. Les huit suivants ont ensuite été surpris par une brusque montée des eaux liée aux pluies abondantes.

Plus de 300 secouristes sont maintenant sur place. Une des priorités est de ne pas mettre les secours en danger, a indiqué le préfet de la région, Alain Gehin. «L’autre est de vider la cavité de son eau», a-t-il ajouté. Aucun contact n’a pu être établi avec les jeunes bâlois.

L’entrée de la cavité dans laquelle les spéléologues sont prisonniers est de la taille d’un terrier de renard. Il faut donc y entrer à plat ventre. Le spéléologue doit ensuite ramper plusieurs centaines de mètres. Un tronçon qui ne présente toutefois pas de difficulté et n’exigent pas un matériel particulier.

Au terme de cet effort, le spéléologue atteint une chambre dans laquelle il peut se tenir debout. Au fonds de cette pièce souterraine, un siphon empêche la poursuite de l’exploration à tous ceux qui ne pratiquent pas la plongée. Les étudiants bâlois avaient précisément l’intention de s’arrêter là.

Les spéléologues n’ont pu survivre que s’ils ont rejoint cette pièce. Dans ce cas, ils attendent les secours debout, de l’eau à 8 degrés jusqu’à la poitrine.

L’eau pose un gros problème aux secouristes. Jeudi matin, un débit de 450 mètres cubes à l’heure a été mesuré à la sortie du boyau. Pour vider la galerie de son eau, les secouristes agrandissent son entrée à la dynamite, afin d’y insérer plusieurs pompes.

Selon Alain Gehin, il n’a jamais autant plus sur la région. «En mars, les précipitations ont dépassé de près de 400 fois le niveau des pluies moyen de ces dernières années», a-t-il précisé, sans vouloir se prononcer sur le risque pris par les spéléologues suisses.

La maire de Goumois Jeanne-Marie Taillard a, pour sa part, indiqué que «tous les gamins de la région étaient une fois entrés dans cette grotte». Selon elle, il s’agit du premier accident connu au Bief Parrou, une cavité considérée comme facile d’accès. Elle estime toutefois que les spéléologues suisses «sont entrés un peu naïvement dans ce boyau».

Thomas Arbenz, président de la Société suisse de spéléologie, abonde dans cette direction. «Ils ont un pris un risque en entrant dans cette grotte à ce moment, estime-t-il. Un peu comme un groupe de skieurs qui se lanceraient dans une randonnée hors-piste dans une zone à haut risque d’avalanche.»

Il pleut toujours sur le plateau de Maîche, et le ciel est lourd et gris. De nombreux médias sont présents: près de 20 télévisions et 100 journalistes ont été décomptés.

swissinfo avec les agences

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SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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