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Idleb sous contrôle djihadiste après le retrait des rebelles

La ville d'Idleb - ici lors de l'intervention d'un casque blanc après l'explosion d'une voiture le 16 juillet - est passée sous le contrôle de djihadistes (archives). KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helmets/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) La ville d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, est passée dimanche sous le contrôle de djihadistes après le retrait d’un groupe rebelle rival. Cela permet ainsi à l’ex-branche d’Al-Qaïda de dominer l’une des dernières provinces échappant au régime de Damas.

Dans le même temps, une voiture piégée a explosé dans la ville, faisant 11 morts, dont neuf djihadistes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Ce rebondissement intervient deux jours après un accord de trêve qui a mis fin à une semaine de violents combats entre Ahrar al-Cham, groupe rebelle influent, et la coalition Tahrir al-Cham, menée par l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie. Ces affrontements ont fait au moins 92 morts, dont 15 civils, selon l’OSDH.

Ahrar al-Cham, qui a le soutien de la Turquie et de pays du Golfe, «s’est retiré d’Idleb et c’est désormais Tahrir al-Cham qui contrôle la ville et ses administrations», a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH. «Des centaines de combattants rebelles ont quitté la ville à bord de dizaines de véhicules en direction du sud de la province d’Idleb», a-t-il précisé. «Tahrir al-Cham a installé des barrages à travers la cité».

Anciens alliés, les deux groupes avaient combattu côté à côte et chassé en 2015 les troupes gouvernementales de Bachar al-Assad de la province d’Idleb.

Mais, depuis des mois, les tensions se sont accrues entre les deux camps et ont été exacerbées par les craintes de Tahrir al-Cham, désigné comme «terroriste» par la communauté internationale, d’un plan visant à le chasser d’Idleb, l’une des dernières provinces à échapper au régime de Bachar al-Assad.

Rebelles diminués

La prise par les djihadistes du chef-lieu, très symbolique, intervient après qu’ils se sont également emparés au cours des dernières 48 heures de «plus de 31 villes, localités et villages» à travers la province, selon l’OSDH.

Ce contrôle s’est effectué sans combat, à la suite de l’accord de trêve qui prévoit «un cessez-le-feu et la libération des détenus des deux côtés». L’accord stipule également «le départ des groupes armés du poste-frontière de Bab al-Hawa pour sa prise en charge par une administration civile», après des combats dans ce secteur.

La présence d’Ahrar al-Cham se concentre désormais dans Ariha et une partie de Jabal al-Zawiya», dans le sud-est de la province, d’après l’OSDH. «Son poids a beaucoup diminué dans cette province qui était leur bastion», a indiqué M. Abdel Rahmane.

«Zones de désescalade»

Cette situation permet à Tahrir al-Cham d’imposer sa prééminence dans la province d’Idleb. La coalition djihadiste est dominée par Fateh al-Cham – autrefois connu sous le nom de Front al-Nosra, avant que le groupe n’annonce officiellement qu’il n’était plus la branche d’Al-Qaïda en Syrie.

D’après les analystes, les violences entre les deux groupes découlent de la crainte par Tahrir al-Cham des conséquences de l’accord conclu en mai à Astana au Kazakhstan. Il prévoit des «zones de désescalade» en Syrie, dans le but de mettre fin à la guerre entre loyalistes et insurgés.

L’accord, conclu entre la Russie et l’Iran, alliés du régime syrien, et la Turquie, soutien des rebelles, englobe la province d’Idleb et appelle à la poursuite du combat contre les groupes djihadistes.

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