Impasse à Minsk sur une résolution du conflit ukrainien

Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a déclaré qu'"il reste encore énormément de travail à faire". KEYSTONE/AP/SERGEI GRITS sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, français et allemand se sont réunis mardi à Minsk pour tenter de résoudre le conflit opposant les forces de Kiev aux séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine. Ils ne sont pas parvenus à faire de progrès.

« Il n’y a eu aucune avancée aujourd’hui », a déclaré après la réunion le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par l’agence Interfax. « Il est pour l’instant même impossible de se mettre d’accord sur les étapes à mettre en oeuvre en terme de sécurité et de réformes politiques » en Ukraine, a-t-il ajouté. Il a estimé la mise en oeuvre des accords de paix « bloquée ».

Des contacts seront néanmoins poursuivis au niveau des experts et des diplomates, a ajouté le ministre russe. « Nous ne pouvons malheureusement pas parler de résultats prometteurs » après cette réunion, a abondé le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine.

Discussion « superficielle »

Lors d’un précédent sommet à Berlin le 19 octobre, les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko se sont fixé pour objectif de débloquer d’ici fin novembre l’impasse dans le conflit. Ce dernier a fait plus de 9600 morts depuis son déclenchement en avril 2014.

Ils avaient alors évoqué l’établissement d’une « feuille de route » pour la mise en oeuvre des accords de paix de Minsk. Signés en février 2015 sous l’égide de Paris et Berlin, ces accords ont permis la cessation quasi totale des hostilités. Mais leur application par les deux parties n’est restée que partielle.

« En ce qui concerne la ‘feuille de route’, la discussion est restée très superficielle » mardi, a affirmé M. Klimkine. Il a qualifié la réunion de « très difficile ».

Les accords de paix comprennent notamment les épineuses questions du respect du cessez-le-feu, de l’organisation d’élections dans les régions rebelles, de la libération des prisonniers détenus dans chaque camp et de la restauration du contrôle par l’Ukraine de sa frontière orientale avec la Russie.

Echange de prisonniers possible

Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a de son côté déclaré qu' »il reste encore énormément de travail à faire ». Il a toutefois souligné que « même si le dialogue est difficile, il n’est pas rompu ». Il a promis de continuer à oeuvrer pour la mise en oeuvre du processus de paix. « Nous n’accepterons pas le statu quo au risque du retour de la violence. »

Seule lumière dans ce sombre tableau, le ministre allemand Frank-Walter Steinmeier a dit que la Croix-Rouge internationale pourrait contribuer à la mise en oeuvre d’un important échange de prisonniers avant la fin de l’année.