Inculpation de Sarkozy en France: l’impartialité du juge dénoncée
(Keystone-ATS) L’avocat de Nicolas Sarkozy met en cause, dans une interview au « Journal du Dimanche », l’impartialité du juge d’instruction qui a inculpé jeudi l’ancien président français dans le cadre de l’affaire Bettencourt. Il évoque notamment une tribune signée par le magistrat en 2012.
« J’observe une chose », affirme l’avocat. « Le juge Gentil a signé une tribune politique le 27 juin 2012 dans laquelle il met en cause la politique de Nicolas Sarkozy et celle de son prédécesseur, les accusant de ‘vouloir protéger les corrompus’. »
« Cinq jours après la signature de cette tribune, le même juge a opéré quatre perquisitions au domicile de Nicolas Sarkozy, dans son bureau, ainsi qu’au domicile de sa secrétaire », poursuit le défenseur.
Quatre perquisitions
« Si l’on rapproche ces faits de la tribune politique qu’a signée le juge Gentil contre Nicolas Sarkozy quatre jours avant la perquisition à son domicile, on peut se poser au minimum la question de l’impartialité de ce magistrat. »
Dans la tribune publiée dans « Le Monde » le 27 juin 2012, 82 magistrats, dont Jean-Michel Gentil, s’alarmaient de l’abandon de la lutte contre la grande délinquance financière.
Dans son entretien au « JDD », l’avocat de M. Sarkozy revient en outre sur l’incident ayant marqué la fin de l’audition de l’ex-chef de l’Etat par le juge Gentil et les deux autres magistrates saisies, évoqué samedi par « Le Parisien » et « Le Monde ».
Après neuf heures de confrontation, le juge a « signifié à Nicolas Sarkozy qu’il était témoin assisté pour les faits d’abus de faiblesse de 2008 et de recel de janvier et février 2007, mais mis en examen pour abus de faiblesse pour des faits commis en février 2007 », explique le défenseur.
« Ce n’est pas terminé »
Selon le journal « Le Monde » daté de dimanche, Nicolas Sarkozy aurait dit au juge Gentil qu’il n’en « resterait pas là », ce que le magistrat a considéré comme une menace.
« Nicolas Sarkozy a dit ‘non, ce n’est pas terminé’, signifiant ainsi que, comme tout un chacun, il userait des voies de recours », explique l’avocat dans le « JDD ». Il va déposer une demande de nullité de la mise en examen et n’écarte pas de prendre « d’autres actions ».