Des perspectives suisses en 10 langues

Joseph Ratzinger devient Benoît XVI

Benoît XVI est le premier pape allemand depuis plusieurs siècles. RTS

Le nouveau pape Benoît XVI, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, a donné mardi peu avant 19h00 sa première bénédiction «Urbi et orbi».

Né le 16 avril 1927, Mgr. Ratzinger était l’un des plus proches conseillers de Jean Paul II et incarne le camp des conservateurs.

Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI, a prononcé mardi sa première bénédiction Urbi et Orbi au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, après avoir été élu au deuxième jour du conclave pour succéder à Jean-Paul II.

«Chers frères et soeurs, après le grand pape Jean Paul II, les cardinaux m’ont élu, un simple, humble ouvrier dans la vigne du Seigneur», avait-il auparavant lancé sous les acclamations de la foule.

Un pur conservateur

Joseph Ratzinger n’a cessé de gagner en influence sous le pontificat de Jean Paul II, qu’il a contribué à marquer d’un conservatisme lui valant de solides inimitiés.

Derrière ses manières avenantes se cache un érudit inflexible, adepte de la plus grande orthodoxie dans la lecture des oeuvres sacrées. Ses jugements dogmatiques réjouissent les conservateurs au Vatican mais suscitent les réserves, si ce n’est la colère, des catholiques réformateurs et des fidèles d’autres religions.

Né en Bavière le 16 avril 1927, Joseph Ratzinger a joué un rôle de premier plan dans la transition ouverte par le décès de Jean Paul II, dont il fut l’un des plus proches conseillers.

Cette présence en faisait l’un des favoris, si ce n’est le favori, pour succéder à Jean Paul II. Mais ses 78 ans, qui en feraient le pape élu le plus âgé depuis plus d’un siècle, constituaient son principal handicap.

Joseph Ratzinger s’est d’abord fait remarquer lors du Conseil du Vatican II (1962-1965), au cours duquel il est apparu comme un théologien plutôt libéral. Mais l’agitation sociale de 1968 à travers l’Europe l’a poussé à évoluer vers des thèses plus conservatrices pour défendre les valeurs catholiques face à un vent de contestation généralisé.

Dans la ligne de l’Inquisition


Professeur de théologie puis archevêque de Munich, Mgr Ratzinger est ensuite nommé en 1981 préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, descendante de l’Inquisition.

A ce poste stratégique, il s’est d’abord attaqué à l’influence croissante de la «théologie de la libération», en vogue en Amérique latine, qu’il a progressivement réduite au silence.

En 1986, il est à l’origine de la ferme condamnation par le Vatican de l’homosexualité et du mariage homosexuel. Plus récemment, en 2004, il s’en prend au «féminisme radical», qu’il accuse de saper les valeurs familiales et d’atténuer les différences entre hommes et femmes.

Mgr. Ratzinger provoque également la colère des autres religions chrétiennes lorsque la Congrégation pour la doctrine de la foi publie en 2000 un document intitulé «Dominus Iesus», qui affirme la primauté de l’Eglise catholique romaine notamment sur les églises luthériennes, dont il juge les protestations «absurdes».

Au Vatican, il accroît un peu plus son pouvoir en prenant la tête en 2002 du Collège des cardinaux, chargé d’élire le prochain pape.

Pour certains observateurs, les appels entendus sur la place Saint-Pierre en faveur d’une canonisation rapide de Jean Paul II ont pu faire le jeu de Mgr Ratzinger car ils poussaient les cardinaux à faire le choix de la continuité avec le pontificat du défunt pape.

swissinfo et les agences

– La Conférence des évêques suisses (CES) se réjouit de l’élection du pape Benoît XVI. Assurant le successeur de Pierre «de sa fidélité et de sa prière», elle «invoque aussi Dieu pour que les chemins de l’unité des chrétiens puissent converger encore davantage».

– La Conférence des évêques souhaite ainsi que le nouveau pape poursuive dans la voie oecuménique. La convergence doit avoir lieu «dans la confession de la foi commune en Jésus-Christ et la conscience de nos mutuels enrichissements», estiment les évêques dans un communiqué.

– «Suivant la mission confiée par Jésus à Pierre et comme ses prédécesseurs, le nouveau pape confirmera ses soeurs et ses frères dans la foi», affirment encore les évêques.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision