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Kerry défend la liberté de navigation en mer de Chine

(Keystone-ATS) Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a accusé jeudi la Chine de restreindre la liberté de navigation et de survol en mer de Chine du Sud. Il a ainsi affirmé le soutien des Etats-Unis aux pays de la région préoccupés par les revendications territoriales de Pékin.

S’exprimant lors d’une réunion des Etats membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur largement dominée par ce dossier, le chef de la diplomatie américaine a déclaré que la construction d’installations chinoises « à des fins militaires » sur des îlots artificiels était une source de tension. Elle risque d’entraîner d’autres pays dans un mouvement de « militarisation ».

Ces critiques directes, exprimées devant le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, pourraient faire de la question de la mer de Chine du Sud l’un des sujets inscrits à l’ordre du jour de la visite du président Xi Jinping à Washington le mois prochain, estiment certains observateurs.

La Chine revendique la majeure partie de la mer de Chine du Sud, mais les Philippines, Taiwan, la Malaisie, le sultanat de Bruneï et le Vietnam affirment chacun avoir des droits sur certaines zones.

« Piliers essentiels du droit maritime »

« La liberté de navigation et de survol figure parmi les piliers essentiels du droit maritime international », a dit John Kerry. « En dépit des assurances sur le respect de ces libertés, nous avons constaté des avertissements et des tentatives de restriction ces derniers mois. »

« Qu’il soit bien clair que les Etats-Unis n’accepteront aucune restriction à la liberté de navigation et de survol, ni à toute autre usage légal de la mer », a-t-il ajouté.

Selon Manille, la Chine a averti à plusieurs reprises l’armée de l’air philippine de se tenir à distance des îlots artificiels qu’elle a construits dans l’archipel des Spratleys.

La marine chinoise a aussi adressé huit avertissements à l’équipage d’un avion de surveillance américain en mai dans la zone, a rapporté la chaîne américaine CNN.

Piste d’atterrissage de 3000 mètres de long

La Chine n’a pas réagi officiellement dans l’immédiat aux déclarations de John Kerry. Pékin explique que ses constructions dans les Spratleys sont destinées à un usage militaire non précisé mais aussi à la recherche et au secours en mer, ainsi qu’à l’aide à la navigation maritime.

Les Chinois sont accusés de mener d’énormes opérations de remblaiement, transformant des récifs coralliens en ports et en infrastructures, afin de gagner du terrain sur les eaux – quelque 800 hectares en 18 mois, selon Washington – et pour étendre leur souveraineté.

Des photos par satellite récentes montrent notamment que la Chine a quasiment terminé la construction d’une piste d’atterrissage de 3000 mètres de long sur l’un de ses sept nouveaux îlots dans les Spratleys.

Membres de l’Asean « très préoccupés »

L’Asean, dans le communiqué final publié à l’issue de la réunion de Kuala Lumpur, a déclaré que certains de ses membres s’étaient dits « très préoccupés » par les revendications chinoises.

Selon quatre sources proches du dossier, le Japon a engagé des discussions avec les Philippines pour leur fournir des avions patrouilleurs afin de surveiller les activités chinoises dans la zone concernée.

Tokyo n’a aucune revendication à défendre dans la région mais s’inquiète des initiatives chinoises dans les Spratleys, qui permettraient à la République populaire d’étendre son influence militaire à des routes maritimes très fréquentées par les cargos nippons.

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