Kofi Annan: «vous serez accueillis à bras ouverts!»
Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) a été reçu jeudi à Berne par le Conseil fédéral. Kofi Annan a déclaré qu'un refus du peuple suisse d'entrer dans l'organisation constituerait une «déception».
Le peuple sera appelé aux urnes l'an prochain pour se prononcer une nouvelle fois sur une initiative demandant l'entrée de la Suisse dans l'ONU. A l'heure actuelle, la Suisse est le dernier pays, avec le Vatican, à ne pas faire partie de l'organisation mondiale.
Kofi Annan se défend de vouloir interférer dans les affaires intérieures de la Suisse. Il a toutefois souligné que la Suisse serait accueillie «à bras ouverts» en cas d'adhésion, tant par lui-même que par l'ensemble de la communauté internationale.
La Suisse représente en effet un soutien très important pour l'ONU, notamment en accueillant plusieurs des organisations onusiennes. Kofi Annan a également salué les efforts de la Suisse en matière de défense des droits de l'homme.
Le secrétaire général a au passage réaffirmé son attachement personnel à la Suisse. Il a étudié et travaillé à Genève et y a rencontré son épouse. «Je me sens toujours chez moi dès que j'arrive en Suisse», a-t-il lâché en français.
Sur un plan politique, Kofi Annan a indiqué que la neutralité n'était pas un obstacle sérieux à une éventuelle adhésion à l'ONU. Depuis la fin de la guerre froide, le concept de neutralité n'a plus guère de signification dans un monde caractérisé par sa globalisation, estime-t-il.
Le président de la Confédération Moritz Leuenberger a de son côté souligné que plusieurs autres nations neutres étaient déjà membres de l'ONU.
Au cours de sa visite à Berne, Kofi Annan a rencontré, outre Moritz Leuenberger, les conseillers fédéraux Joseph Deiss, Ruth Metzler, Ruth Dreifuss et Kaspar Villiger. Les entretiens ont également porté sur la situation politique internationale, notamment en Macédoine et au Proche-Orient.
Olivier Pauchard

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