Kudelski supprime 110 emplois
Leader mondial des système d'accès à la télévision numérique, le groupe vaudois va devoir supprimer 10% de ses effectifs.
Le titre Kudelski, qui était il y a peu un des plus prisés à la corbeille, a perdu en deux ans 70% de sa valeur en bourse.
Le groupe technologique vaudois prévoit de réduire sa voilure pour faire face à l’évolution négative du marché de la télévision numérique en Europe.
Samedi, la société jurassienne Biwi a annoncé le rachat de la division assemblage électronique de Precel, propriété de Kudelski.
Une trentaine d’emplois sur 46 devraient ainsi être déplacés de Neuchâtel à Glovelier (JU), début 2003. La plupart des collaborateurs concernés auraient accepté l’offre de réembauche.
Vers un plan social
Concernant les autres employés, une soixantaine de personnes devraient être licenciées dans les prochains mois sur le site vaudois. Les autres suppressions de postes se feront «un peu partout à travers le monde». Pour les personnes concernées, un plan social est prévu.
Les emplois seront supprimés dans les secteurs les plus touchés par le ralentissement du marché et pour lesquels 2003 n’offre pas de perspectives d’amélioration.
Le groupe concentrera son effort sur ses activités de base, soit la sécurité des transmissions et le contrôle d’accès pour la télévision.
Plus de 22 millions de francs d’économies
Selon les estimations de la direction, les mesures de rationalisation envisagées depuis fin août devraient permettre de réduire les charges d’exploitation de 22 à 27 millions de francs par an.
Cela devrait suffire pour assurer l’avenir. Mais André Kudelski ne peut pas complètement exclure de nouvelles mesures à moyen terme.
«J’espère que nous ne devrons pas supprimer d’autres postes, déclare le patron du groupe. De toute façon, j’ai de la peine à imaginer que la marché de la télévision numérique en Europe puisse aller encore plus mal qu’aujourd’hui.»
«Avec ce redimensionnement, nous devrions pouvoir faire face à nos obligations actuelles et à celles des années à venir», ajoute André Kudelski.
Révision à la baisse
Le 29 août déjà, le groupe avait revu à la baisse ses prévisions pour 2002.
Alors qu’un mois plus tôt, André Kudelski comptait encore sur un chiffre d’affaires de 700 millions de francs, il annonçait alors une fourchette de 400 à 450 millions.
Quant au bénéfice 2002, l’estimation passait de 120 à millions à un fourchette de 5 à 25 millions.
Interrogé vendredi sur ce que pourrait être le bénéfice réel en fin d’exercice, le patron du groupe s’est contenté de déclarer «je ne pense pas que nous serons dans le haut de la fourchette.»
Le titre s’est bien «dégonflé»
Quant à l’action Kudelski, elle cotait à un peu plus de 28 francs vendredi soir à la clôture de la Bourse suisse. Résultat modeste pour une société qui était encore il y a peu une des ‘stars’ de la corbeille et se négociait au début 2000 à près de 270 francs.
Cette chute n’inquiète pas outre mesure François Savary, stratégiste financier indépendant, qui estime la cote actuelle du titre «tout à fait raisonnable.»
«Comme toutes les entreprises high tech, Kudelski a été très nettement surcotée jusqu’à l’explosion de la ‘bulle’ en mars 2000», explique ce spécialiste des marchés boursiers.
«Sa chute en bourse n’a été ni pire ni meilleure que celle des autres. Kudelski n’est pas une société internet, c’est une excellente société, active dans un business qui est excellent», conclut François Savary.
swissinfo
Bénéfice au premier semestre 2001: 21, 8 millions de francs
Bénéfice sur l’ensemble de 2001: 72 millions de francs
Perte au premier semestre 2002: 17,9 millions de francs
Bénéfice attendu pour l’ensemble de 2002: de 5 à 25 millions de francs, pour 400 à 450 millions de francs de chiffre d’affaires
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