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Léopard d’or et prix de la meilleure actrice pour Vitalina Varela

Le réalisateur portugais Pedro Costa a reçu le Léopard d'or au 72e Festival de Locarno (archives). KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) “Vitalina Varela” du réalisateur portugais Pedro Costa a reçu le Léopard d’or samedi au 72e Festival de Locarno. Le film raconte l’arrivée à Lisbonne d’une Cap Verdienne ayant perdu son mari. L’actrice Vitalina Varela reçoit aussi le prix de la meilleure actrice.

Le jury international présidé par la cinéaste française Catherine Breillat a décerné un son prix spécial à “Pa-go” du réalisateur sud-coréen Jung-bum Park. Le Français Damien Manivel remporte le prix de la mise en scène pour “Les enfants d’Isadora”, tandis que le prix d’interprétation masculine est remis à Regis Myrupu dans “A Febre” (La fièvre). Une mention spéciale est décernée pour “Hiruk-Pikuk si al-kisah”, du réalisateur indonésien Yosep Anggi Noen et pour “Maternal” de l’Italienne Maura Delpero.

Vitalina Varela, le nom de l’actrice principale, est une Cap-Verdienne restée dans son archipel tandis que son mari était parti chercher du travail en Europe. Elle vit 25 années seule, avant de se retrouver à Lisbonne, dans la maison délabrée construite par son mari et qui est désormais la sienne. “Vitalina Varela” faisait partie des favoris. Le film, lent, a été tourné presque exclusivement dans l’obscurité.

Pas un inconnu

Pedro Costa n’est pas un inconnu à Locarno. Le réalisateur âgé de 60 ans a remporté en 2014 un Léopard d’argent dans la catégorie meilleure mise en scène pour “Cavalo Dinheiro”.

Le drame “Pa-go” (La hauteur de la vague) retrace l’histoire de la jeune Yea-eun, qui, apeurée par la mer qui a emporté ses parents, reste sur une île où elle est maltraitée par les habitants de village.

“Les enfants d’Isadora” revient sur l’histoire de la danseuse américaine Isadora Duncan. Après la mort d’un de ses enfants en 1913, elle a composé un solo d’adieu. Un siècle plus tard, quatre femmes font la rencontre de cette danse bouleversante.

Alunissage fictif

Dans “Hiruk-Pikuk si al-kisah” (La science des fictions), Siman découvre des étrangers en train de filmer un alunissage fictif en Indonésie. Il est capturé et se fait couper la langue. En cette année qui marque le 50e anniversaire de la mission Apollo 11, Yosep Anggi Noen revient sur ce moment marquant et imagine qu’il a été mis en scène en Indonésie.

La fiction de Maura Delpero raconte elle l’histoire de Lu et Fati, deux futures mères adolescentes hébergées par un ordre religieux à Buenos Aires. Sœur Paola y arrive pour prononcer ses vœux. Mais la maternité imminente de ces filles la met dans une situation difficile.

La seule production suisse qui participait au concours international n’a rien gagné: “O Fim do Mundo” (La fin du monde), du réalisateur romand Basil Da Cunha, relate l’histoire d’un gang de jeunes dans le bidonville de Reboleira, à Lisbonne. Le quartier est menacé de démolition.

Film suisse sur la Piazza Grande

“Les années fertiles sont terminées” était l’unique film suisse projeté sur la Piazza Grande. Le premier long-métrage de Natascha Beller a cependant été diffusé à minuit, une heure où les rangées de la Piazza Grande sont en général bien éclaircies. Il raconte de façon amusante le désir obsessif d’avoir un enfant d’une femme trentenaire.

Le Moving Ahead Award a été décerné vendredi au film “The Giverny document”, de l’artiste américain Ja’Tovia M. Gary. Cette section du festival explore les frontières cinématographiques allant des nouvelles formes narratives aux innovations dans le langage cinématographique.

Enfin, le jury de la semaine de la critique a distingué le film documentaire hongrois “A létezés eufóriája” (L’euphorie de l’être”) de Réka Szabó. Le metteur en scène et chorégraphe montre la réalisation d’une danse avec une survivante de l’Holocauste.

“Camille” du réalisateur français Boris Lojkine remporte le prix du public. Le film narre l’histoire d’une jeune photojournaliste idéaliste qui part en Centrafrique couvrir la guerre civile qui couve.

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