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L’énigme Tabachnik

Michel Tabachnik: un être ravagé par les questions existentielles. Keystone

Presque oublié au lendemain des massacres de Cheiry (FR) et Salvan (VS), le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik est devenu la cible de tous les reproches depuis le drame du Vercors. Portrait d'un personnage mystérieux et controversé.

Ce retour dans le collimateur des médias et de la justice française, cet homme de 58 ans, ami de Xenakis, le doit à un mensonge dont il ne finit pas de payer les conséquences: il a nié avoir fait partie de l’OTS, avant d’être rattrappé par la vérité.

Aujourd’hui, le disciple de Pierre Boulez, avec lequel il partage la double passion de la musique et de l’ésotérisme, se trouve être le seul ex-membre de la secte ou des différents groupements et organisations qui ont précédé le noyau le plus extrémiste à devoir répondre devant la justice française.

Sa faute? Avoir diffusé ses visions sur l’au-delà, en particulier lors de deux conférences organisées en été 1994, peu de temps avant les drames de Cheiry et Salvan.

Michel Tabachnik a toujours nié farouchement avoir cherché à fomenter un drame. Le juge Fontaine ne le lui reproche d’ailleurs pas, mais considère que ses conférences ont contribué au conditionnement de ses auditeurs.

Il faut dire que le chef d’orchestre est ravagé par les questions existentielles. La bibliothèque de son chalet comporte des dizaines d’ouvrages consacrés aussi bien aux religions qu’aux phénomènes les plus extraordinaires. Et lorsqu’il évoque ces sujets, le visage de l’énigmatique Michel Tabachnik semble implorer un au-delà perdu aux tréfonds du cosmos.

Les juges suisses Denis Matthey (Genève) et Daniel Piller (Fribourg) ont longuement cuisiné le chef d’orchestre avant de le mettre au bénéfice d’un non-lieu. Leur collègue français n’aurait rien découvert de plus, sauf une autre interprétation des faits, dans un contexte autrement plus délicat, tant la pression politique est forte en France.

Igor Fuchs

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