Des perspectives suisses en 10 langues

L’économie palestinienne a stagné en 2018

La situation politique et des retenues israéliennes sur les recettes palestiniennes ont affecté l'économie des territoires palestiniens (archives). KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER sda-ats

(Keystone-ATS) L’économie palestinienne a stagné en 2018 et début 2019. Le chômage a encore augmenté pour s’établir à environ un tiers de la population active, selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié mardi à Genève.

Le revenu par habitant a subi une nouvelle baisse de 1,7%. La pauvreté s’est aggravée et le coût environnemental dans les territoires palestiniens s’est étendu. Aucun signe ne laisse penser que le recul des principaux facteurs de croissance pourrait s’inverser prochainement. A Gaza, le taux de chômage dépasse même 50% et celui de pauvreté atteint 53%.

Dans ce territoire, en 2018, l’économie locale s’est contractée de 7%. Avec comme impact une baisse de 10% du revenu par habitant. La menace d’effondrement de l’économie palestinienne est liée à l’expansion et au durcissement de l’occupation israélienne, à l’asphyxie de l’économie de la bande de Gaza, précise la CNUCED.

La baisse de 6% de l’aide des donateurs et la dégradation des conditions de sécurité sont également en cause. Parmi les branches les plus affectées, l’agriculture et l’industrie manufacturière provoquent un important déficit commercial. Problème, la compétitivité de la production palestinienne est compromise par les multiples contraintes imposées par Israël, ajoute la CNUCED.

Plusieurs centaines d’obstacles

En Cisjordanie seulement, la circulation des travailleurs et des biens est restreinte par plus de 700 obstacles comme des barrages. Et l’économie est encore affaiblie par l’interdiction d’importer un certain nombre de produits technologiques et intermédiaires ou encore d’autres biens.

Au total, Israël constitue 80% des exportations palestiniennes et 58% des importations. Ce déficit commercial est supérieur au montant total des ventes palestiniennes vers l’extérieur. Plusieurs milliards de dollars de pertes sont aussi observées dans la branche énergétique.

Autre difficulté, Israël déduit depuis juillet 2018 des recettes douanières de la Palestine un montant équivalant aux paiements versés par l’Autorité palestinienne aux familles des Palestiniens tués ou détenus dans l’Etat hébreu. En 2019, 11,5 millions de dollars ont été retirés chaque mois.

Appel aux donateurs

Ce dispositif prive la Palestine d’environ deux tiers de ses recettes budgétaires, 15% de son Produit intérieur brut (PIB). L’aide sociale aux plus vulnérables a dû être diminuée et la rémunération des fonctionnaires a été divisée de 50%.

L’établissement de colonies s’est étendu en Cisjordanie. Israël utilise ce territoire pour stocker des déchets dangereux, affectant la santé, l’environnement et les ressources naturelles des Palestiniens, dit encore la CNUCED. Alors même que les atteintes aux infrastructures d’assainissement dans la bande de Gaza ont provoqué une catastrophe environnementale.

“La communauté internationale doit redoubler d’efforts”, selon le secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi. L’institution appelle notamment les donateurs à étendre leur soutien.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision