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L’économie suisse au ralenti, selon le FMI

Le président de la Banque mondiale James Wolfenson lors de la 1re journée de cette rencontre annuelle. Keystone

A la veille de ses réunions de printemps avec la Banque mondiale à Washington, le Fonds monétaire international n’est pas enthousiaste face à la Suisse.

Le FMI fait des prévisions moroses et déplore la lenteur des réformes économiques et sociales.

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) tiennent leurs réunions de printemps ce week-end à Washington, où les deux institutions de Bretton Woods ont leurs sièges.

La délégation helvétique est emmenée par les ministres Joseph Deiss et Hans-Rudolf Merz, accompagnés de Jean-Pierre Roth, le président de la Banque nationale suisse.

Joseph Deiss doit notamment rencontrer Paul Wolfowitz, le très controversé nouveau patron de la Banque mondiale qui prendra ses fonctions le 1er juin.

Mais à l’approche des réunions, les chiffres publiés par le FMI dans ses «Perspectives économiques mondiales» ne sont pas bons pour la Suisse. Les trois principaux indicateurs retenus par le FMI sont mal orientés en ce qui concerne l’économie helvétique.

Croissance ralentie

Le FMI prévoit en effet un tassement de la croissance de 0,5% cette année par rapport à l’an dernier. Selon le FMI, le taux de croissance devrait atteindre 1,2% seulement cette année, contre 1,7% l’an passé.

L’institution entrevoit bien une reprise en 2006 puisqu’il table sur une croissance de 2%, mais que ce soit en 2005 ou 2006, l’économie suisse va croître à un rythme inférieur à la moyenne des pays de la zone euro, et a fortiori, à la moyenne des pays industrialisés.

Le Fonds monétaire international prévoit aussi une augmentation du chômage (+0,1% en 2005 et +0,2% en 2006) et de l’inflation (+0,3%) en Suisse.

Contrairement à la croissance, les chiffres suisses du chômage et de l’inflation demeureront en revanche nettement meilleurs que ceux projetés pour la zone euro et le groupe élargi à l’ensemble des pays développés, particulièrement en ce qui concerne le nombre de personnes sans emploi.

Pour la Suisse, le FMI prévoit un taux de chômage moyen de 3,5% cette année et de 3,7% l’an prochain, alors que la moyenne de la zone euro dépassera allègrement les 8% et celle de tous les pays industrialisés s’élèvera à plus de 6%.

Accélérer les réformes

L’analyse du cadre socio-économique réalisée par les experts de l’institution financière internationale se révèle aussi négative dans l’ensemble. Après une récente mission en Suisse, les économistes du FMI estiment en effet que «des préoccupations structurelles demeurent» et que «les réformes avancent trop lentement».

Dans leur rapport de mission, les économistes internationaux notent que «le public helvétique est de plus en plus conscient que les prix et le coût de la vie sont bien plus élevés en Suisse que dans les pays voisins».

Les experts jugent que malgré «certains progrès valables qui sont en cours, des obstacles importants à un développement plus marqué de la croissance continuent d’exister».

Le FMI montre du doigt les taxes à l’importation, les subventions agricoles, le commerce intérieur des biens et services «lourdement encombré par la segmentation et la bureaucratie», et encore les secteurs de l’énergie, des télécommunications, des postes et des chemins de fer où «beaucoup reste à faire».

Des réformes douloureuses

«L’absence de marché commun et de concurrence en Suisse sape le dynamisme et ralentit donc la croissance et la création d’emploi», indiquent encore les experts du FMI.

Les économistes internationaux préviennent que «les politiques fiscales et monétaires ne peuvent pas se substituer aux réformes structurelles qui sont nécessaires».

Grand champion du libéralisme, le FMI recommande une série de mesures douloureuses.

De la réduction de la dette publique – tant au niveau des cantons qu’au niveau fédéral – à la refonte vers le bas des retraites et de l’assurance-maladie, en passant par la fin de l’indexation des loyers sur les taux hypothécaires.

swissinfo, Marie-Christine Bonzom à Washington

Selon le FMI, le taux de croissance devrait atteindre 1,2% seulement cette année en Suisse, contre 1,7% l’an passé.
Le chômage devrait augmenter de 0,1% en 2005 et 0,2% en 2006. Le FMI prédit aussi une hausse de l’inflation de 0,3%.

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