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L’économie suisse subit un reflux passager

La croissance des exportations s'est essouflée en cours d'année 2004. Kühne + Nagel

Après cinq semestres consécutifs dans le noir, le PIB helvétique a enregistré un surprenant recul entre octobre et décembre derniers.

Ce ralentissement reflète la situation économique mondiale, mais n’inquiète pas les experts du Secrétariat d’Etat à l’économie.

Le moteur économique a éternué. Après cinq trimestres de croissance, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré un recul d’un petit 0,1% entre octobre et décembre derniers par rapport au trimestre précédent. Comparé au même trimestre de 2003 toutefois, le PIB a augmenté de 1,2%.

Aux dires du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), cette petite déprime est à mettre sur le compte des exportations surtout.

Jusqu’en octobre, les ventes à l’étranger constituaient le principal catalyseur de croissance. Mais leur progression a faibli en cours d’année (+0,4%). Elles auraient même stagné sans la bonne santé des exportations d’objets de valeur (métaux précieux, objets d’arts, etc). La relative faiblesse de la demande intérieure a fait le reste pour plomber le tableau.

Pas une bonne nouvelle

Face à ce mauvais chiffre au 4e trimestre, Reto Hunerwadel estime «qu’il se situe clairement en dessous des attentes. Ce n’est donc pas une bonne nouvelle. Mais, poursuit cet analyste chez UBS, il faut voir que si c’est avant tout les investissements qui ont reflué, ils se situaient à un niveau très élevé».

Dans son commentaire, Credit Suisse qualifie ce recul de la croissance de «dramatique». Le ralentissement était prévu, mais pas à ce point, explique pour sa part Bernard Lambert, analyste chez Pictet & Cie.

Analyste chez Ferrier Lullin, Roland Duss se dit particulièrement choqué par la contraction des exportations. Le commerce extérieur manque de tonus et n’est pas prêt d’en avoir, estime ce dernier.

Pessimiste, l’expert de la banque privée genevoise va donc revoir ses prévisions de croissance à la baisse pour 2005 les faisant passer de 1,7 à 1,1%…

Economiste en chef du seco, Aymo Brunetti reconnaît lui que «si un ralentissement de la croissance était attendu, le recul du PIB est une surprise».

Concrètement, les dépenses de consommation des ménages comme celles de l’Etat n’ont que faiblement augmenté (+0,2% toutes les deux). Par contre les investissements ont reflué (-1,5%), surtout dans la construction (-2,2%), et dans une moindre mesure dans les biens d’équipement (-0,9%).

En matière de commerce extérieur, les importations ont fléchit aussi bien pour les biens (-1,2%) que les services (-1,1%).

Une phase temporaire

Sur l’ensemble de l’année 2004, la croissance réelle du PIB s’est montée à 1,7% (estimations). Après trois années de faible conjoncture, 2004 peut donc être considérée comme une année de reprise, selon les économistes de la Confédération.

Mieux même: la régression du PIB au 4e trimestre laisse simplement le seco de marbre. Selon ses experts, ce coup d’arrêt correspond à une phase temporaire et non à un nouveau retournement de tendance.

Mais plus que jamais, la croissance en Suisse est pendue à la reprise conjoncturelle dans la zone euro. Une reprise – «modeste» – que le seco voit poindre à l’horizon.

«Si la conjoncture internationale s’améliore au cours de l’année, comme cela est prévu, la Suisse dispose actuellement de conditions favorables pour participer pleinement à cette poursuite de l’expansion», écrit le secrétariat.

swissinfo et les agences

Chiffres-clés du 4e trimestre 2004 (par rapport au trimestre précédent)
PIB: -0,1%
Consommation privée: 0,2%
Investissement: -1,5%
Exportations: 0,4%
Importations: -1,2%
Selon les prévisions du seco, le PIB devrait augmenter de 1,5% cette année.

– En février, les prix à la consommation en Suisse ont augmenté de 0,2% par rapport à janvier. En rythme annuel, l’inflation atteint 1,4%.

– Ce renchérissement est surtout dû aux légumes, dont le prix a pris l’ascenseur sous l’effet du froid sibérien.

– Les prix des produits pétroliers ont également contribué à la hausse globale. Surtout en raison des tarifs du mazout, qui ont augmenté de 7,8%.

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