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L’économie suisse tourne au ralenti

La forte diminution du prix du pétrole est un facteur encourageant. Keystone

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (seco) revoit à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2003.

Sous certaines conditions, la Suisse pourrait même connaître une année de stagnation.

L’ensemble de l’année 2003 devrait être placé sous le signe de la stagnation, annonce le seco vendredi. Et cela si les prévisions conjoncturelles pour la zone euro se confirment – soit une progression de 1,1% – et si le cours réel du franc ne se raffermit pas de façon significative.

En janvier, le seco tablait encore sur une progression de 0,8% de PIB en 2003. Or la marche des affaires et l’état des carnets de commandes se sont encore dégradés durant les premiers mois de l’année 2003.

Chômage en hausse

Durant le semestre d’hiver, la progression du PIB réel a marqué le pas dans les pays industrialisés et les pays émergents.

L’évolution conjoncturelle, dans la zone euro notamment, a été extrêmement modérée.

Ainsi, en Allemagne, l’Office fédéral des statistiques a annoncé jeudi que le PIB national avait reculé de 0,2% par rapport aux trois mois précédents. C’est le deuxième trimestre consécutif que le PIB allemand est négatif, ce qui signifie que le pays est, techniquement, en récession.

Dans ces conditions, le seco révise à la baisse la plupart des indicateurs économiques.

Résultat: le taux de chômage sur l’ensemble de l’année devrait atteindre 4,2%, contre des estimations à 3,8% auparavant.

Le seco annonçait pourtant un pic du chômage en janvier 2004 seulement, avec 4,2%. Les experts pour les prévisions conjoncturelles estiment donc maintenant que cette valeur sera valable sur l’ensemble de l’année.

La consommation privée reculera et, surtout, les investissements en biens d’équipements devraient chuter, passant d’une valeur de 0 à – 4.

2004 ne s’annonce pas meilleure

Selon le seco, les investissements publics vont passer de 0,1 à 0,4%. Importations et exportations sont également annoncées en contraction.

En revanche, l’inflation restera maîtrisée, avec un taux attendu de 0,7%, une valeur inchangée par rapport à janvier.

Le tableau pour 2004 ne se révèle guère plus optimiste. En lieu et place d’une croissance attendue de 1,9%, la progression n’atteindra que 1,6%.

Réaction de l’USS

L’Union syndicale suisse (USS) n’est pas surprise par la révision à la baisse des prévisions de croissance pour l’économie suisse. Elle s’explique notamment par la forte appréciation du franc ces dernières années, selon Serge Gaillard.

Et le secrétaire dirigeant de l’USSde déclarer à l’ats «Depuis, il y a certes eu une petite correction grâce au renchérissement de la devise européenne». Selon Serge Gaillard, il faut que cette hausse se poursuive.

A ce titre, l’économiste salue la politique monétaire adéquate de la Banque nationale suisse (BNS). «Mais il faut encore aller plus loin».

A son avis, cela représente la seule manière pour l’économie suisse de ne pas perdre de nouvelles parts de marché en Europe.

En ce qui concerne le chômage, Serge Gaillard ne cache pas son inquiétude. «Le chômage augmente rapidement mais les statistiques sont faussées par les effets saisonniers».

swissinfo et les agences

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