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L’équipe suisse de football s’incline en terre allemande

L'Allemand Bastian Schweinsteiger (en blanc) à la lutte avec le Suisse Philipp Degen. Keystone

L'équipe nationale suisse a été défaite 3 à 1 par l'Allemagne lors d'un match amical qui s'est déroulé mercredi soir à Düsseldorf.

Cette défaite – la 3e consécutive – n’est pas de bon augure un peu plus d’un an avant l’Euro 2008 qui aura lieu en Suisse et en Autriche.

La Suisse n’a plus rien d’un candidat à la victoire lors du prochain Euro 2008. Battus par une équipe d’Allemagne qui fut loin de livrer un match époustouflant, les Suisses ont dévoilé toutes leurs limites à seize mois du tournoi qu’ils rêvent de gagner.

L’équipe alignée face à l’Allemagne ne fut que l’ombre de celle qui avait livré deux performances de choix à Berne face à la France et à la Turquie sur la route de la Coupe du monde 2006. La défense a pris l’eau d’entrée de jeu, le milieu n’a jamais été en mesure de peser sur le match et l’attaque s’est longtemps résumée aux vains appels de Frei.

Disposée en 4-1-4-1, l’équipe de Suisse n’a jamais trouvé son équilibre. Malgré la problématique du second attaquant, l’entraîneur Köbi Kuhn ne peut plus déroger à son système de base en 4-4-2. C’est dans cette configuration que la Suisse a livré ses meilleurs matches. Elle offre à Alex Frei la possibilité de s’exprimer vraiment.

2-0 à la demi-heure

Les Suisses n’auront pas tenu plus de sept minutes à la LTU-Arena. Malgré une parade désespérée de Benaglio sur une tête de Ballack, ils s’inclinaient sur une réussite de Kuranyi à la 7e. Une faute inutile de Grichting sur Gomez avait provoqué le coup-franc de Frings qui devait trouver la tête de Ballack.

Privée sur blessure de Klose et de Schneider au coup d’envoi, puis de Ballack à la pause, l’Allemagne ne pouvait rêver d’une plus belle entame. Face à une défense suisse bien fragile, les Allemands jouaient presque sur du velours.

Le 2-0 tombait ainsi comme un fruit mûr à la demi-heure. Magnin laissait filer Fritz sur son côté, dont le centre était dévié cette fois par Gomez. Abandonné une fois de plus par ses défenseurs, Benaglio n’avait pas le temps d’esquisser le moindre geste.

Une seule action

Sur le plan offensif, les Suisses ne pouvaient avancer qu’une seule action à leur crédit au cours de cette première période. A la 42e, Frei se retrouvait en bonne position sur le côté droit après
une action conduite par Barnetta et Yakin. Mais le buteur de Dortmund, trop altruiste, préférait centrer plutôt que d’armer sa frappe.

Seul en pointe, Frei avait attendu vainement avant cette 42e minute un seul ballon à exploiter. Malgré une aisance technique indéniable, le trio Barnetta-Margairaz-Yakin ne s’est pas trouvé.

Pour sa part, Vogel souffrait énormément de la comparaison avec Frings. Une fois de plus, les Suisses ne pouvaient masquer une infériorité criarde sur le plan athlétique. Seul Senderos faisait le poids.

La bourde de Köbi

Peu avant l’heure de jeu, Köbi Kuhn se décidait enfin à apporter du sang neuf. Il sortait quatre joueurs – Frei, Yakin, Vogel et Magnin – pour n’introduire que… trois remplaçants: Streller, Vonlanthen et Spycher. Pendant une bonne minute, la Suisse jouait ainsi à dix contre onze avant que Dzemaili n’entre en jeu à son tour. Köbi Kühn était visiblement aussi mal inspiré que ses joueurs à Düsseldorf.

La soirée tournait même au cauchemar avec le 3-0 de Frings à la 66e. Le demi de Brême marquait sur un coup-franc direct que la défense suisse avait laissé passer au grand dam du malheureux Benaglio qui ne pouvait pas réellement anticiper.

A la 71e, Streller sauvait l’honneur perdu des Suisses en exploitant une erreur de Mertesacker pour battre Lehmann. Avec des Allemands visiblement très satisfaits du score et des Suisses bien trop «légers», la fin de match fut sans intérêt.

Troisième défaite

Après une série de dix résultats positifs (à l’exception du 8e de finale de la Coupe du monde perdu aux tirs au but face à l’Ukraine), la Suisse avait dû s’incliner le 11 octobre face à l’Autriche (2-1) et le 15 novembre face au Brésil (1-2).

Qualifiée d’office en tant que pays coorganisateur de l’Euro, l’équipe aura l’occasion de revoir ses schémas dans le calme en vue du grand événement sportif de 2008.

Les prochains matches amicaux prévus verront la Suisse affronter la Colombie (le 24 mars aux Etats-Unis), la Jamaïque (27 mars à Miami) et les Pays-Bas (en août).

swissinfo et les agences

5 avril 1908 à Bâle: La Suisse remporte la rencontre contre l’Allemagne (5-3). Il s’agit de la première partie de l’Allemagne après la création de l’Association allemande de football.

27 juin 1920 à Zurich: la Suisse remporte la rencontre 4 à 1. Il s’agit de la première partie disputée par l’équipe nationale allemande après la Première Guerre mondiale.

19 Décembre 1990 à Stuttgart: l’Allemagne remporte (4-0) le premier match de l’histoire de l’équipe nationale allemande après la réunification.

L’Allemagne est le pays que la Suisse a affronté le plus de fois. Le bilan des 49 rencontres disputées entre les deux nations est largement en faveur de l’Allemagne. La Suisse ne s’est imposée qu’à 8 reprises et a réussi à arracher un match nul que par 6 fois (35 défaites).

La dernière rencontre entre la Suisse et l’Allemagne, le 02 juin 2004, s’était soldée par une défaite helvétique (0-2).

La dernière victoire suisse contre l’Allemagne remonte au 21 novembre 1956 à Francfort (victoire 3 à 1).

De nombreux internationaux convoqués pour la rencontre de mercredi jouent dans le championnat allemand de Bundesliga: Alexander Frei et Philipp Degen (Borussia Dortmund), Tranquillo Barnetta (Bayer Leverkusen), Christoph Spycher (Eintracht Frankfurt), David Degen (Borussia Mönchengladbach), Ludovic Magnin et Marco Streller (Stuttgart).

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