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L’accord aérien germano-suisse devant le Bundestag

Le survol du Bundestag par des oiseaux est moins problématique que celui du territoire allemand par les avions à destination de Kloten. Keystone

Les députés allemands examinent vendredi le traité qui règle l'approche de l'aéroport de Zurich. Un texte de plus en plus contesté en Suisse.

En octobre passé, l’Allemagne et la Suisse signaient un accord aérien, au terme de trois ans de négociation. Enjeu principal: la limitation du survol du territoire allemand pour les avions à destination de Kloten. Un plafond annuel de 100 000 vols est fixé. Il doit entrer en vigueur en 2005.

Autres mesures, à appliquer d’ici là: une interdiction nocturne, dès 22 heures la semaine, dès 20 heures le week-end. C’est donc sur ce texte que doit se pencher vendredi, en seconde lecture, le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.

Opposition de l’opposition

Un compromis qui est loin de satisfaire tout le monde, en Allemagne, notamment dans la région frontalière, directement concernée. Lors d’un premier passage devant les députés, il y a un mois, le groupe CDU-CSU, avait appelé à rejeter l’accord.

Les libéraux du FDP, eux aussi, avaient jugé ce texte insuffisant. Mais l’opposition est justement l’opposition. Et le gouvernement a beau jeu de mettre en avant l’amélioration du sort des populations allemandes touchées par les nuisances de Kloten.

Au final, le texte ne devrait donc pas trébucher. «Il est à prévoir que le traité sera accepté, à cause de la majorité au Bundestag», confie à swissinfo Michael Zirpel, porte-parole du ministre allemand des Transports, Kurt Bodewig.

Grosses vagues en Suisse

En Suisse, la situation se présente nettement plus mal. Dès la signature de l’accord, Unique, la société qui gère l’aéroport de Zurich, est partie en guerre contre sa ratification, suivie notamment par la compagnie aérienne nationale, devenue Swiss depuis.

On reproche à l’accord d’être discriminatoire et préjudiciable à la Suisse. Bien plus important : l’opposition est également marquée du côté du Parti radical et de l’Union démocratique du centre. Quant aux Démocrates-chrétiens, ils ne sont, eux non plus, «pas prêts à soutenir» cet accord dans sa forme actuelle.

Rendez-vous à la session d’été

Seuls les Socialistes continuent à défendre le compromis négocié par leur ministre des Transports. En argumentant que cela vaut mieux qu’une confrontation avec l’Allemagne. Mais Moritz Leuenberger vient d’enregistrer coup sur coup deux revers importants.

Le gouvernement zurichois, tout d’abord, s’oppose désormais lui aussi à l’accord. Un rejet suivi de près, fin avril, par celui de la Commission des transports du Conseil national. Un non de justesse à une voix près. Mais qui augure mal des débats devant les Chambres fédérales, le mois prochain.

swissinfo/Pierre Gobet à Zurich avec Philippe Kropf

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