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L´adieu du tsar Slava Bykov à la compétition

Slava Bykov lors de ses adieux à Fribourg-Gottéron en septembre 1998. Keystone

Un Gottéron renforcé contre une constellation de stars étrangères, russes notamment. Avec une mi-temps dans chaque équipe pour Slava Bykov. Qui a tiré sa révérence samedi à Fribourg. Mais qui restera dans les mémoires de tous les fans de hockey sur glace.

«Je n’ai jamais considéré le hockey comme un boulot, a toujours affirmé Slava Bykov. Nous sommes des artistes, des acteurs de théâtre, sauf que chez nous, le scénario n’est jamais écrit à l’avance. C’est à chacun de le créer avec sa propre imagination».

Et pour expliquer son génie sur la glace, crosse à la main, patins aux pieds, le Russe a souvent répondu: «je dois ma technique à mon petit gabarit. Quand tu mesures dix centimètres de moins que les défenseurs adverses, tu apprends vite à lever la tête, à être plus malin, plus rapide».

«Slava voulait jouer du piano, quand d’autres ne songeaient qu’à le déménager», a écrit Jean Amann dans son livre «Slava Bykov d’un bloc à l’autre» (aux éditions de la Sarine). Une image qui démontre à quel point Bykov était un virtuose survolant, de son n° 90, le hockey sur glace helvétique.

Dès les premières cloisons de l’URSS tombées, les clubs suisses sont allés chercher fortune sur les décombres de l’histoire, là même où le plus mauvais est un bon joueur, là même où un bon hockeyeur vaut le prix d’un mauvais.

C’est dans ce contexte que Jean Martinet, alors président du HC Fribourg-Gottéron, réussit le coup du siècle, en engageant la meilleure paire d’attaquants d’Europe: Bykov-Khomoutov.

Le premier évoluait au centre, le second sur l’aile droite. Dans une complémentarité à terrifier toutes les défenses du monde.

A Fribourg, «nous avons été choyés», tient à relever Slava Bykov. Qui ne voulait pas subir les longs et fréquents déplacements occasionnés par les matchs de la NHL.

Jean Martinet se souvient: «à son arrivée en Suisse, je devais le freiner dans ses achats et lui expliquer que le supermarché aurait toujours trois marques de savon la semaine suivante».

Bykov? C’est à lui seul deux couronnes olympiques, cinq titres de champion du monde et sept titres de champion d’Union soviétique.

Mais en Suisse, entre 1990 et 1998, l’attaquant russe effleure le titre national avec Fribourg-Gottéron, par trois fois en finale. Il n’en demeure pas moins le meilleur hockeyeur ayant jamais évolué sur les patinoires helvétiques.

Aujourd’hui, à près de 40 ans, Slava Bykov a rejoint la direction technique du HC Fribourg-Gottéron. Après une incartade de deux ans à Lausanne. En outre, il est devenu responsable des minis et des novices, et d’un projet d’une école de hockey sur glace.

Slava Bykov n’aura pas seulement brillé en Suisse par son talent sur la glace, mais également en tant que sportif le plus courtois. Un titre qu’il doit, cette année, aux journalistes sportifs du quotidien Le Matin.

Emmanuel Manzi

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