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L’agriculture ne profite à personne

Le prix du lait est loin de s'envoler. Keystone

La production et la vente de viande, de lait et de pommes de terre rapportent très peu aux paysans et aux distributeurs.

Selon une étude de la plate-forme «avenir de l’agriculture suisse», la situation serait encore plus difficile sans subventions.

Cette plate-forme a été mise en place en réponse aux critiques sur les marges élevées des grands distributeurs ainsi que les différences de prix entre la Suisse et l’étranger.

Ses travaux ont permis d’établir la transparence à tous les niveaux, a expliqué lundi Urs Riedener, membre de la direction de Migros.

Les résultats sont surprenants, a-t-il ajouté. Ils démentent l’idée reçue selon laquelle les distributeurs s’accordent des marges élevées. En fait, aucun des acteurs de la branche ne couvre ses frais.

Paiements directs salvateurs

Sans paiements directs, les cultivateurs de pomme de terre ne pourraient par exemple pas s’en sortir. Il en va de même pour l’entreposage et l’emballage.

En 1998, ces secteurs ont enregistré une perte de 6,87 francs par 100 kilos de pommes de terre.

Ce manque à gagner a atteint 80 centimes chez les détaillants et 1,83 francs chez les producteurs. Pour ces derniers, cette perte se limite à 50 centimes grâce aux payements directs.

En ce qui concerne le lait, les producteurs des régions de plaine ont perdu jusqu’à 14 centimes par kilo, selon les chiffres des années 2000/2002. Les détaillants ont, pour leur part, enregistré une perte allant jusqu’à 9 centimes et les entreprises de transformation du lait jusqu’à 18 centimes.

Les études effectuées pour le marché de la viande font ressortir les mêmes résultats. Aucun des acteurs de la branche n’arrive à dégager de gains. Selon les chiffres des années 2000 et 2001, les producteurs de bœuf ont perdu jusqu’à 5,19 francs par kilo de viande.

Dans l’attente de solutions

La plate-forme n’a pas encore élaboré de solution. Il faut encore du temps et tous les milieux consultés sont d’accord pour dire qu’il ne faut pas précipiter les choses, a précisé le chef de projet Markus Wyser.

Pour sa part, le représentant de Migros, Urs Riedener, a affirmé que les milieux politiques doivent aussi s’impliquer.

La plate-forme «avenir de l’agriculture suisse» réunit plus de cent représentants des organisations agricoles et professionnelles, des grands distributeurs, du commerce de détail, des consommateurs, des autorités et du monde politique.

L’idée a été lancée par Migros, après les blocus des paysans. Le but était de rétablir la confiance, souligne Anton Cottier, conseiller aux Etats du Parti démocrate-chrétien (centre-droit).

Le projet de transparence du marché a été initié en mars 2002 lors d’une réflexion menée à Posieux, dans le canton de Fribourg.

Outre Anton Cottier, les politiciens sont représentés par les conseillères nationales Brigitta Gadient de l’Union démocratique du centre (droite dure) et la socialiste Hildegard Fässler, ainsi que par le conseiller aux Etats Hans Hess du Parti radical. Leur rôle est notamment de modérer les discussions entre les interlocuteurs.

swissinfo et les agences

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