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L’aide suisse en faveur des médias en question

Les médias dans les zones de conflits et d’après-conflits. C’est le thème d’une table ronde organisée, à Genève, par l’UNESCO et le ministère suisse des Affaires étrangère, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.

Le débat réunira une trentaine d’experts internationaux, des journalistes de Bosnie Herzégovine, du Kosovo, du Cambodge et du Rwanda, et des représentants d’organisations internationales et d’ONG.

Pour la première fois, le rôle d’organisations telles que l’ONU et l’OSCE dans la réhabilitation des médias, suite à une guerre, sera donc passé au crible. Car ce rôle est loin de faire l’unanimité.

Deux points de vue s’affrontent: les ONG sont favorables au soutien et au renforcement des médias locaux. Alors que les organisations internationales, elles, préfèrent, dans un premier temps en tous cas, créer ou contrôler les médias des régions concernées.

C’est le cas du Kosovo où la Confédération helvétique est très active. Sur mandat de l’ONU et de l’OSCE, Eric Lehmann, président de l’audiovisuel public suisse, est chargé de reconstruire la Radio-Télévision du Kosovo (RTK). La journaliste suisse Thérèse Obrecht dirige, quant à elle, la radio Blue Sky financée par la coopération suisse et gérée par la fondation suisse Hirondelle.

La table ronde organisée à Genève devrait permettre de dresser un premier bilan des expériences menées au Kosovo. Mais aussi dans d’autres anciennes zones de conflits.

Selon le sous-directeur général à l’UNESCO, les discussions devraient favoriser une approche pragmatique du problème. Mais le Suisse Alain Modoux rappelle que les médias doivent être indépendants des gouvernements. C’est un principe de base défendu par l’UNESCO.

Or, au Kosovo, l’OSCE s’oppose à ce principe, puisqu’elle contrôle, en partie, la RTK. L’intention est certes louable. Il s’agit en effet d’éviter la diffusion d’informations mensongères ou haineuses. Mais la question posée par les organisateurs due la table ronde demeure entière: comment combattre la propagande de guerre et de haine sans pour autant restreindre la liberté de la presse?

Frederic Burnand

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