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L’Américain Gus Van Sant à voir à l’Elysée et à la Cinémathèque

Le cinéaste américain Gus Van Sant devant une photographie de l'acteur Daniel Day-Lewis, mardi au Musée de l'Elysée à Lausanne. KEYSTONE/EPA KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Cinéma, photographie, peinture, musique: l’Américain Gus Van Sant est à l’honneur au Musée de l’Elysée à Lausanne ainsi qu’à la Cinémathèque suisse. Une occasion rare d’explorer les multiples facettes de l’oeuvre de l’auteur de “My Own Private Idaho”.

Jusqu’à mi-janvier, le musée de l’Elysée présente des aspects moins connus du réalisateur né en 1952 à Louisville (Kentucky). Présent mardi à Lausanne, Gus Van Sant s’est voulu discret, laissant la parole la plupart du temps à Matthieu Orléan, commissaire de l’exposition à la Cinémathèque française.

Mettre le rationnel de côté

Fruit d’un long travail de rencontres, de discussions et d’examen d’archives, l’exposition a été adaptée à la configuration “très différente” du Musée de l’Elysée. “L’approche est un peu thématique”, souligne le commissaire qui n’a pas voulu d’une chronologie trop didactique.

Il fallait “séparer, créer des alcôves”, tout en gardant l’expression principale, la projection. L’exposition a clairement voulu “mettre le rationnel un peu de côté”, pour insister sur les pratiques artistiques et la question du moyen de transmission.

Parcours fluide

Cinq rendez-vous attendent le visiteur: Cinepark, Photography, Constellations, Music et Painting. Gus Van Sant a renouvelé le cinéma indépendant avant de tourner des films qui ont trouvé des publics plus larges avec “Will Hunting” ou “Harvey Milk”. Mais dès le départ, il s’entoure “d’artistes très originaux” qui vont former une sorte de communauté, de groupe de dialogue, explique Matthieu Orléan.

Quand Gus Van Sant devient lui-même photographe, ce sont des portraits des gens qu’il rencontre, des célébrités, de futures stars comme de parfaits inconnus. Ce sont souvent des images (des polaroïds) prises lors de castings.

Une tranche de vie à L.A.

“C’est une tranche de vie à Los Angeles et à Portland dans les années 90”, a expliqué Gus Van Sant. Après c’était la fin du polaroïd et l’arrivée du numérique, a-t-il poursuivi en soulignant son intérêt pour “la spontanéité, pour les premières prises”.

Pratiquant les différents médias de ces années-là, Gus Van Sant a précisé qu’il n’utilisait pas les réseaux sociaux aujourd’hui. “Je suis trop vieux jeu, ça demande beaucoup de travail.”

Artiste “touche à tout”

Dernières étapes, Constellation, Music et Painting donnent l’occasion de mieux connaître d’autres productions de l’artiste, quand il se fait peintre, dessinateur, expérimentateur avec des clips ou des collages, sans oublier l’importance de la musique. Qu’il s’agisse de bande-son écrite spécialement pour certains de ses films ou de musiques qu’il a lui-même composées.

Avec cette exposition conçue en collaboration avec le Musée national du cinéma de Turin, on dispose “d’un grand montage mental” qui permet “de faire des films autres que les films” du réalisateur, a relevé Matthieu Orléan. Un livre (“Gus Van Sant, Icônes”) paraît chez Actes Sud à l’occasion de cette manifestation itinérante.

Un des plus grands

Côté strictement cinéma, une rétrospective intégrale de l’auteur de “Elephant”, Palme d’or à Cannes en 2003, est projetée en novembre et décembre à la Cinémathèque suisse (longs et courts métrages), puis dans d’autres villes de Suisse. Gus Van Sant a été salué mardi à Lausanne par Frédéric Maire, directeur de la cinémathèque, comme “un des plus grands cinéastes américains de tous les temps.”

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