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L’anesthésiste de Besançon clame son innocence

(Keystone-ATS) Frédéric Péchier, l’anesthésiste de Besançon soupçonné de 24 empoisonnements, dont neuf mortels, a assuré qu’il n’y avait “pas de preuves de (sa) culpabilité”, sinon il serait “en détention”. Il s’est exprimé lors d’un entretien exclusif avec La Nouvelle République publié jeudi.

La justice a laissé M. Péchier en liberté sous contrôle judiciaire. “Moi, je connais le fond du dossier, je ne suis donc pas surpris de cette situation. Mais je comprends que ça choque les gens avec toutes les accusations lancées contre moi. Ce que je retiens, c’est que le dossier n’est pas si clair que ça et qu’il n’y a pas de preuves de ma culpabilité”, estime-t-il dans le quotidien.

“Vous pensez bien que sinon, je serais en détention. Sur les vingt-quatre cas que l’on me reproche, s’il existait la moindre preuve matérielle ou le moindre témoignage, je ne serais pas là”, ajoute-t-il.

“Si je m’exprimais un jour sur le fond du dossier, je pourrais m’expliquer cas par cas et montrer qu’il n’y a pas d’empoisonnements volontaires. Il y a, certes, parfois, des surdosages de médicaments mais de là à dire que c’est fait intentionnellement… ça, c’est tout le montage de la police”, avance également Frédéric Péchier.

Cet homme âgé de 47 ans a été mis en examen en 2017 puis à la mi-mai pour un total de 24 empoisonnements présumés de patients, dont neuf mortels. A quatre reprises – en première instance puis en appel -, la justice a décidé son maintien en liberté sous contrôle judiciaire, la dernière fois mercredi.

Le parquet général a cependant décidé lundi de se pourvoir en cassation contre la décision de la cour d’appel de Besançon de laisser libre le Dr Péchier.

Interdit de se rendre à Besançon

Le contrôle judiciaire de l’anesthésiste lui interdit d’exercer sa profession depuis 2017. Cette mesure a été renforcée après sa seconde mise en examen avec l’interdiction de se rendre à Besançon ou dans la commune voisine où il résidait.

L’anesthésiste est soupçonné d’avoir pollué, entre 2008 et 2017, des poches de perfusion de 24 patients, âgés de 4 à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques, démontrer ses talents de réanimateur et discréditer ses collègues de clinique, avec lesquels il était en conflit.

Parmi ses victimes présumées, neuf sont décédées. D’autres sont restées plusieurs jours dans le coma après avoir subi des arrêts cardiaques à l’occasion d’opérations qui ne présentaient pas de difficultés particulières et en portent encore des séquelles.

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