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L’anniversaire à moins 60% de la nouvelle économie

Keystone

Il y a exactement un an le Nasdaq franchissait les 5000 points tandis que l'indice du nouveau marché suisse dépassait les 2400 points. Depuis, les valeurs de la nouvelle économie ont la gueule de bois. Les deux indices ont perdu 60% de leur valeur et des titres réputés comme Intel et Yahoo ont chuté vertigineusement.

La Suisse n’est pas une île. La récession a beau être américaine, dans les cours de bourse c’est comme si elle avait lieu ici alors que la croissance du PIB suisse n’a pas été aussi solide depuis longtemps.

L’effondrement du nouveau marché de la bourse helvétique reproduit trait pour trait dans les graphiques celui du Nasdaq et dans le même temps le SMI, l’indice des grandes valeurs cotées en Suisse a gagné 1000 points en un an, exactement comme le Dow Jones à New York. Pourtant l’on ne sache pas qu’il y ait en Suisse des cimetières de dot com comme il y en a sur l’Internet américain ni de commerce établi des revendeurs d’ordinateurs des start-up en faillite.

En une année, les fleurons de la nouvelle économie américaine ont connu des chutes vertigineuses. Pour l’incubateur CMGI le plongeon est de 97%, celui de la star du B2B Ariba est de 91% et celui du portail Yahoo de 90%.

En Suisse, la situation n’est guère plus brillante. L’éditeur de logiciels Miracle a perdu 97% de sa valeur avant d’être repris par Otto Le soldeur. Dans le même segment, Think Tools et Day Interactive ont perdu plus de 80% de leur capitalisation boursière en six mois. La mode Internet est passée comme en témoigne le recul de 62% du courtier en ligne Swissquote depuis son introduction en bourse en juin dernier.

Mais il y a pire. La nouvelle économie repose sur le postulat que les gains de productivité des entreprises avec les nouvelles technologies permettent une croissance sans inflation. A ce titre, les sociétés de biotechnologies, dont l’objectif économique est toujours de raccourcir le temps de développement des médicaments, entrent dans la définition de la nouvelle économie. Or après un brillant départ en 2000, toutes sont rattrapées par les objectifs de rendement immédiats des marchés financiers. En Suisse, Modex a perdu la moitié de sa valeur et Actelion la moitié.

En même temps, l’histoire des biotechnologies comme de l’informatique ces trente dernières années montrent que les entreprises de ces secteurs sont confrontées à des cycles. En fait, c’est l’hypothèse d’une absence de cycle de certains idéologues de la nouvelle économie qui est désormais infirmée.

La nouvelle économie, ce sont aussi des cycles économiques plus brusques et plus brutaux que par le passé. Les technologies de l’information ont mis les soubresauts de la bourse et les mouvements des banques centrales à la portée d’un plus grand nombre d’acteurs. Et personne ne sait encore comment analyser cette hyperréactivité de l’économie réelle à l’économie financière.

Fabrice Delaye

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