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L’appel aux Alémaniques

Les responsables du Salon du Livre auraient souhaité une présence plus forte des éditeurs alémaniques à Genève. swissinfo.ch

Le Bund de Berne a publié samedi un cahier spécial Salon du Livre. Une exception. Les journaux alémaniques s'intéressent peu à la foire internationale genevoise. Comme les éditeurs. Et le public. A tel point qu'une charte a été signée... à Genève.

«L’anglais supplante le plurilinguisme, écrit Charles Linsmayer dans son éditorial – en français pour l’occasion. L’identité suisse, fondée entre autres sur la pluralité linguistique, a perdu sa magie et sa validité. Et la culture elle-même ne parvient pas à susciter le moindre sentiment d’appartenance commune.»

Cette année, l’Association des éditeurs de Suisse allemande n’est pas présente au Salon du Livre. Greta Foeth, responsable du secteur germanophone, le regrette. «J’espérais plus d’engagement de la part des éditeurs alémaniques pour le seul salon de Suisse.»

Pour les Alémaniques, les «must» incontournables sont Francfort et Leipzig. Mais ces deux rendez-vous n’ont rien de populaire. Francfort réunit les professionnels du livre. Et Leipzig, même si c’est une foire, expose mais ne vend pas. «Souvent, on ne peut même pas toucher les livres…», lance Greta Foeth.

La plupart des journalistes alémaniques jugent le rendez-vous genevois trop bruyant. «Des enfants courent partout.» «Quel désordre!…» Il faut dire que la presse d’outre Sarine envoie essentiellement des critiques littéraires à Genève. Quand elle en envoie! Des journalistes qui s’attendent à une atmosphère de bibliothèque et qui découvrent celle d’un grand rassemblement populaire.

De son côté, le Salon communique peu avec la Suisse alémanique. «Nous faisons tout notre possible mais, bien sûr, dans la limite de nos moyens», ajoute Greta Foeth.

La naissance d’une charte outre-Sarine est donc une très bonne nouvelle pour la responsable du secteur germanophone du Salon. Charles Linsmayer, à l’origine de cette charte, veut se battre pour que la Suisse retrouve son identité. Une identité qui passe essentiellement par la pluralité culturelle et linguistique.

Alexandra Richard

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