L’arme fatale de la lutte antirides
La Suisse autorise officiellement l'injection de toxine botulique pour réduire les rides frontales.
Swissmedic a homologué un produit de ce type sous le nom de Vistabel. Cette substance est analogue au Botox, réservé en Suisse à des fins thérapeutiques.
A l’instar des Etats-Unis, la Suisse a décidé de séparer clairement les utilisations thérapeutiques et esthétiques de cette toxine. L’institut de contrôle des médicaments Swissmedic a confirmé mardi cette information parue dans le quotidien Le Temps.
L’autorisation de mise sur le marché pour le Vistabel a été accordée à l’entreprise américaine Allergan le 15 octobre, selon Swissmedic.
Contenant comme principe actif la toxine botulique, cette préparation est indiquée uniquement pour le traitement des rides glabellaires, soit la région frontale comprise entre les deux arcades sourcilières.
Arme bactériologique
Le principe actif, injecté directement dans les muscles en question, cause une paralysie locale temporaire et permet d’améliorer l’aspect de la peau entre les sourcils. En raison de ses propriétés, il est aussi considéré comme arme bactériologique.
Après avoir expertisé la préparation, Swissmedic a conclu à un rapport «risque/bénéfice favorable».
Vistabel ne doit cependant être utilisé que par des médecins spécialistes et disposant de l’expérience requise. L’effet antirides peut durer trois à quatre mois.
Large usage
La toxine botulique de type A était déjà disponible en Suisse depuis des années. Elle est utilisée dans le Botox, qui n’était autorisé jusqu’ici que pour des indications neurologiques et ophtalmologiques. Cela n’a pas empêché nombre de médecins de s’en servir aussi pour le traitement des rides.
Swissmedic a tenu à faire la distinction entre l’utilisation de la toxine à des fins thérapeutiques et cosmétiques, notamment parce que les doses administrées sont généralement plus importantes pour le traitement médical.
En outre, l’autorisation officielle permet de mieux informer les médecins ainsi que les patients de la fréquence et de la nature des effets indésirables. Alors que la toxine botulique est constamment vantée dans certains médias pour ses propriétés et son innocuité, Swissmedic tient à en rappeler les risques.
Effets secondaires
Le traitement d’autres rides que celles du front n’est ainsi pas autorisé et pourrait être potentiellement dangereux, la posologie optimale ainsi que les meilleures techniques d’injection n’ayant pas été évaluées.
Le taux de patients risquant de présenter un effet indésirable après traitement par Vistabel est de 24%, même si la préparation est administrée selon les recommandations en vigueur et par des médecins expérimentés.
D’après Swissmedic, les effets indésirables les plus fréquents sont les maux de tête (13,3%), des douleurs, brûlures, oedèmes ou hématomes au site d’injection (1 à 10%), des douleurs faciales ou une faiblesse musculaire locale (1 à 10%) ainsi qu’un affaissement de la paupière supérieure (1 à 10%).
Les effets secondaires du Botox sont encore plus importants, voire fatals dans certains cas.
Une autre préparation contenant de la toxine botulique est aussi sur le marché en Suisse. Appelée Dysport, celle-ci est considérée comme dangereuse pour le traitement des rides, la posologie n’étant pas connue et n’étant en toute probabilité aucunement comparable à celle de Vistabel, d’après l’institut de contrôle.
swissinfo avec les agences
– La toxine botulique a tué nombre de consommateurs de conserves avariées.
– Elle agit sur un muscle donné en bloquant la libération d’un neurotransmetteur, l’acétylcholine.
– Dans le domaine médical, elle permet de traiter notamment le strabisme, la transpiration excessive, les spasmes musculaires et autres dysfonctionnements nerveux
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